Les caméras sont focalisées sur les mains des clients et identifient les « mouvements suspects » – mais les critiques affirment qu’elles portent atteinte à la vie privée
Certains supermarchés en France testent de nouveaux systèmes de vidéosurveillance aux caisses automatiques, un système plus efficace que les méthodes traditionnelles, mais qui soulève des questions sur les libertés individuelles.
Un supermarché Intermarché du Var, en particulier, utilise désormais un système combinant paiement et vidéosurveillance antivol, précise le journal. Le Parisien.
Les caisses automatiques en libre-service utilisent un système conçu pour détecter les « gestes suspects », avec des caméras braquées sur les mains des clients pendant qu’ils scannent et emballent chaque article.
Il vise à détecter les clients qui ne scannent pas certains produits, soit parce qu’ils tentent de voler à l’étalage, soit parce qu’ils ont véritablement oublié certains articles.
Laurent Hugou, directeur du supermarché, s’est porté volontaire pour tester le dispositif. « Les gens ont pris l’habitude des caisses en libre-service. Parfois, le client oublie un article au fond du panier, parfois le code-barres est illisible », explique-t-il.
Comment fonctionne le système ?
Il fonctionne en connectant des caméras « intelligentes » à un logiciel de traitement d’images. Si les caméras détectent un comportement suspect ou des objets oubliés, elles affichent un message au client, indiquant : « Vous êtes sûrs de n’avoir rien oublié ? ».
S’il n’y a pas de réaction, la caisse est bloquée et un membre du personnel doit venir la déverrouiller pour que le client puisse continuer à l’utiliser.
Le système peut rejouer la vidéo pour permettre au personnel de vérifier le « mouvement suspect ».
M. Hugou estime que l’essai dans son magasin a été « concluant ». Il affirme que le nombre d’erreurs a été réduit de 50 % et qu’aucun problème n’a été constaté dans les 300 à 400 cas d’utilisation quotidienne des caisses automatiques.
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Protection des données ?
La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) s’inquiète toutefois de l’utilisation par ce système de logiciels de vidéosurveillance. Selon elle, ces appareils, créés par la start-up européenne Veesion, ne respectent pas la nécessité de protéger les données personnelles des clients.
De même, Martin Drago, du groupe français de défense des droits numériques La Quadrature du Net, a suggéré que ces appareils pourraient être « considérés comme illégaux ».
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Cependant, le fabricant, Diebold Nixdorf, a défendu sa technologie, affirmant que ses machines « floutent » toutes les données clients et confidentielles, et que la vidéo n’est pas stockée pour une utilisation future à long terme.
