Le prĂ©sident de la Banque europĂ©enne d’investissement (BEI), Werner Hoyer, s’est rendu lundi Ă Kiev pour discuter d’une initiative de relance de plusieurs millions de dollars pour l’Ukraine. Il s’agit de sa premiĂšre visite depuis le dĂ©but de l’invasion russe en fĂ©vrier 2022.
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Selon un communiquĂ© de presse de la BEI, l’initiative comprend deux prĂȘts d’un montant total de 450 millions d’euros, rĂ©cemment approuvĂ©s par le conseil d’administration de la BEI.
Le Fonds UE pour l’Ukraine, qui fait partie de l’initiative UE pour l’Ukraine (EU4U) de la BEI, qui est le fer de lance des efforts en faveur du programme de redressement et de reconstruction de l’Ukraine, est soutenu par des contributions des Ătats membres, qui s’Ă©lĂšvent Ă ce jour Ă un montant total de 500 millions d’euros.
Hoyer a Ă©galement inaugurĂ© la plateforme rĂ©gionale de la BEI pour l’Europe de l’Est, basĂ©e Ă Kiev, qui coordonne les efforts de construction avec des bureaux similaires en Moldavie et Ă Tbilissi (GĂ©orgie).
Selon le site Internet de la BEI, la banque, prĂ©sente en Ukraine depuis 16 ans, dispose d’un portefeuille de projets totalisant 7,3 milliards d’euros, « axĂ©s principalement sur les transports, l’Ă©nergie et les infrastructures municipales ».
La visite de Hoyer en Ukraine “est une dĂ©monstration de notre soutien indĂ©fectible, en particulier dans un contexte d’attaques et d’atrocitĂ©s continues de la Russie”, a dĂ©clarĂ© la banque.
Selon Teresa CzerwiĆska, vice-prĂ©sidente de la BEI qui a rejoint Hoyer dans sa mission Ă Kiev, la BEI a accru son engagement en Ukraine depuis le dĂ©clenchement de la guerre en Russie avec « 1,7 milliard d’euros d’aide d’urgence ».
Obstacles
Cependant, la visite de la BEI en Ukraine intervient sous la pression du Hongrois Victor Orban, qui a menacé de faire dérailler la politique de Bruxelles en Ukraine.
Le chef de l’UE, Charles Michel, devait rencontrer Orban lundi, a dĂ©clarĂ© un porte-parole de l’UE.
Le Premier ministre hongrois a Ă©tĂ© accusĂ© de s’ĂȘtre prĂ©parĂ© Ă utiliser son droit de veto lors d’un sommet de dĂ©cembre pour bloquer une nouvelle aide europĂ©enne Ă l’Ukraine voisine, en partie afin de dĂ©bloquer des fonds pour son propre pays.
Alors que lâUkraine poursuit sa contre-offensive contre la Russie, Kiev attend un soutien militaire supplĂ©mentaire de la part du bloc, avec lequel elle espĂšre ouvrir les nĂ©gociations dâadhĂ©sion lors du prochain sommet.
Mais la Hongrie, l’alliĂ© le plus proche de la Russie parmi les 27 Ătats membres de l’UE, a dressĂ© de nombreux obstacles.
La semaine derniĂšre, Orban a Ă©crit Ă Michel pour appeler Ă une « discussion urgente » sur la stratĂ©gie globale du bloc concernant l’Ukraine.
“Le Conseil europĂ©en n’est pas en mesure de prendre des dĂ©cisions clĂ©s sur les garanties de sĂ©curitĂ© proposĂ©es ou sur un soutien financier supplĂ©mentaire Ă l’Ukraine, d’approuver un nouveau renforcement du rĂ©gime de sanctions de l’UE ou de convenir de l’avenir du processus d’Ă©largissement, Ă moins qu’un consensus ne soit dĂ©gagĂ© sur notre future stratĂ©gie en faveur de l’Ukraine. L’Ukraine est retrouvĂ©e”, Ă©crit-il dans sa lettre du 16 novembre, obtenue par l’AFP.
OrbĂĄn fait obstacle Ă la crĂ©ation dâun fonds clĂ© de 50 milliards dâeuros destinĂ© Ă garantir lâaide de lâUE Ă Kiev pour les annĂ©es Ă venir.
Fonds gelés
La Hongrie a Ă©tĂ© autorisĂ©e jeudi Ă recevoir une avance de 900 millions dâeuros (980 millions de dollars) de lâUE dans le cadre dâun fonds de relance post-pandĂ©mie de Covid de 10,4 milliards dâeuros.
Mais le versement de la majeure partie de cet argent a Ă©tĂ© suspendu jusqu’Ă ce que Budapest remplisse plusieurs conditions liĂ©es Ă l’Ătat de droit.
Orban, qui s’est heurtĂ© Ă plusieurs reprises Ă Bruxelles au sujet du recul dĂ©mocratique prĂ©sumĂ© de son gouvernement et des tentatives de rĂ©forme de la politique d’asile de l’UE, a rĂ©cemment lancĂ© une campagne publique hostile Ă la Commission.
En plus de geler des milliards de dollars dans le fonds de relance post-Covid, Bruxelles a suspendu 22 milliards d’euros de fonds de cohĂ©sion distincts pour la Hongrie jusqu’Ă ce qu’elle puisse prouver que des rĂ©formes ont Ă©tĂ© entreprises pour garantir l’indĂ©pendance des juges, les droits des minoritĂ©s LGBTIQA+ et la l’indĂ©pendance des universitaires.
La Hongrie a adoptĂ© certains changements qui, selon elle, rĂ©pondent aux demandes liĂ©es au systĂšme judiciaire, dans le but de recevoir 13 milliards d’euros de cet argent.
(Avec les fils de presse)