Comme pour Wilfried Happio, accusé d’agression sexuelle par une jeune femme, le cas de Mouhamadou Fall empoisonne une équipe de France qui essaie de redorer son image après des Mondiaux 2019 et des Jeux olympiques ratés et marqués par diverses affaires.
Alors qu’il se trouvait en Oregon pour le stage d’acclimatation aux Championnats du monde, le sprinter a été avisé par l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) d’un troisième manquement aux règles antidopage. « Un défaut de localisation », précise Fall, ce qui signifie que le sprinter ne se trouvait pas à l’endroit qu’il avait indiqué dans le logiciel Adams, qui permet aux agences de savoir où se trouvent les sportifs afin de les contrôler.
Il ne veut pas pénaliser ses coéquipiers
Ces derniers mois, le Français avait déjà reçu deux avertissements — un pour un défaut de localisation, un autre pour un no show (une absence lors d’un contrôle antidopage) — et se retrouve de fait, sous le coup d’une menace de deux ans de suspension. Mouhamadou Fall a expliqué samedi, qu’avec son avocat, ils avaient fourni à l’AFLD des documents pouvant expliquer son défaut de localisation (le sprinter évoquerait des bugs du logiciel Adams).
En attendant un retour de l’instance, il a été écarté du relais 4 x 100 m, celui-ci pouvant être disqualifié si Fall venait à être suspendu. « On a pris cette décision tous ensemble, précise Fall. On ne voulait pas prendre de risque pour l’équipe. J’ai expliqué la situation à mes partenaires, ils ont compris. » Fall sera en revanche au départ des séries du 200 m dans la nuit de lundi à mardi. « Parce que le 200 m, ça ne concerne que moi, s’il y a sanction, elle sera pour moi. Psychologiquement, ça a été dur mais je me suis reconcentré sur ma course, je sais que je suis bien. À partir du moment où j’ai décidé de m’aligner, je vais faire avec. »
Le sprinter espère une réponse rapide : « Le recours est lancé, je fais confiance à l’AFLD. Peut-être que j’aurai une réponse avant les séries du relais (programmées dans la nuit de vendredi à samedi). »
Deux affaires en peu de temps
Romain Barras, le directeur de la haute performance, a quant à lui précisé que si Fall n’est pas aligné, il continue à être présent au sein du collectif, parce qu’il « fait partie de la construction du relais. » Ce, même si cet automne, Mouhamadou Fall avait été convoqué par la commission de discipline de la fédération française d’athlétisme avec Amaury Golitin (actuellement provisoirement suspendu par l’AFLD pour violation aux règles antidopage, il est également accusé de falsification de documents pour justifier un no show) pour son comportement à Tokyo.
« On s’est expliqué, des erreurs qui ont été commises par moi et Amaury. Il y a certains comportements à ne pas avoir, ça pénalise l’équipe, ça nous pénalise nous-mêmes. J’ai compris et ce sont des choses qui ne se reproduiront pas. »