Simples d’usage, faciles à transporter et à conserver, les pâtes à base de beurre de cacahuète enrichies, un aliment thérapeutique essentiel pour les sauver de la malnutrition, sont vitales pour les enfants du Kenya. Mais alors que 1,7 million d’enfants risquent de mourir de faim dans la Corne de l’Afrique, voilà que s’envole le prix de ces barres prêtes à l’emploi connues sous l’acronyme anglais RUTF et dont Plumpy’Nut, du français Nutriset, est la marque la plus connue.
Depuis le début de la guerre en Ukraine fin février, il est devenu plus difficile de les fabriquer et de s’en procurer, s’inquiète l’Unicef qui achète près de 80 % de l’approvisionnement mondial. L’Ukraine est un important exportateur d’huile de tournesol, de blé et d’autres céréales, et l’invasion du pays par la Russie a affecté le prix et la disponibilité des produits de base, mais aussi pesé sur les prix du carburant et sur les chaînes d’approvisionnement déjà perturbées par la pandémie.
La société Nutriset – dont les produits Plumpy’Nut ont bénéficié à 9,7 millions enfants l’année dernière – a indiqué dans un communiqué avoir procédé à deux augmentations successives du prix de ses barres nutritionnelles depuis mai 2021, soit une hausse de 23 %. L’Unicef prévoit une augmentation de 16 % des prix de RUTF d’ici novembre comparé aux niveaux d’avant la guerre en Ukraine. Distribuer les barres d’arachide va coûter « 12 millions de dollars de plus que cela aurait coûté avant l’Ukraine », calcule Mme Rudert. Or, les donations pour la Corne de l’Afrique sont dramatiquement en-deçà des besoins.