Bruno Retailleau, nouveau ministre de l’Intérieur français, plaide pour un référendum sur l’immigration


Les propos de Bruno Retailleau dans les médias français ont été qualifiés de « source de discorde » tant par les opposants que par les alliés du président Macron.

La nomination du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau est largement perçue comme un geste visant à apaiser l’extrême droite

Le nouveau ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a exprimé son « regret » qu’un référendum sur l’immigration n’ait pas été possible en vertu de la Constitution dans une interview au journal français Le Journal du Dimanche le 28 septembre. Les opposants politiques et les alliés du président Macron ont qualifié ces commentaires de « source de division ». ».

Dans l’interview, M. Retailleau a déclaré que la teneur de son mandat de ministre de l’Intérieur serait influencée par le meurtre de l’étudiante française Philippine par un immigrant marocain connu sous le nom de Taha O., qui attend actuellement son extradition de Suisse.

“Les tables doivent être inversées à la mémoire des Philippines”, a déclaré M. Retailleau. Le Journal du Dimancheajoutant que le cycle de l’information « est devenu une banale chronique d’événements abominables », dont « les médias ne rapportent que la plus petite partie ».

Dans une autre interview, le ministre a déclaré à la chaîne d’information LCI qu’« une société multiculturelle court le risque de devenir une société ‘multiraciste’ ».

Il a ensuite laissé entendre qu’il soutiendrait un référendum public sur le thème de l’immigration.

“L’immigration est l’un des phénomènes qui ont le plus marqué la société française au cours des 50 dernières années, sans que les Français n’aient jamais eu l’occasion d’exprimer leur point de vue”, a-t-il déclaré, soulignant que “comme des millions de Français, je crois que l’immigration n’est pas une opportunité ».

Puisqu’un tel référendum est une « impossibilité » constitutionnelle – un fait qu’il juge « regrettable » – il a plaidé en faveur d’une révision de la Constitution française.

« L’État de droit n’est ni intangible ni sacré », a-t-il déclaré. « C’est un ensemble de règles, une hiérarchie de normes, un contrôle judiciaire et une séparation des pouvoirs. Mais la source de l’État de droit, c’est la démocratie, le peuple souverain.»

Qui fait quoi dans le nouveau gouvernement (fortement) de droite en France ?

Le référendum sur l’immigration est “inconstitutionnel”

En avril 2024, le Conseil constitutionnel français, l’organisme qui juge les questions constitutionnelles, a rejeté une demande du parti de droite Les Républicains d’organiser un référendum sur l’immigration.

Le tribunal a jugé qu’un tel référendum constituait une « atteinte disproportionnée » aux droits des étrangers en séjour régulier et ne pouvait avoir lieu dans le cadre de la constitution française actuelle.

M. Retailleau avait soutenu la demande d’un référendum sur l’immigration en tant que membre des Républicains, aux côtés de son ancien allié politique et chef du parti Eric Ciotti.

M. Ciotti a ensuite rejoint le Rassemblement National d’extrême droite lors des élections législatives françaises.

La nomination de M. Retailleau au poste de ministre de l’Intérieur est largement considérée comme un geste visant à apaiser l’extrême droite.

Il a déjà voté contre le mariage homosexuel et l’inclusion de l’avortement dans la Constitution française et a récemment préconisé réformer le aide médicale d’état (AME), couverture santé pour les immigrés.

« Un langage qui divise »

L’ancienne Première ministre Elisabeth Borne a été parmi les premières à réagir aux propos de M. Retailleau, les qualifiant de « source de discorde ».

“Le ministre de l’Intérieur est en position de responsabilité et l’Etat de droit est sacré”, a-t-elle déclaré sur RMC. « Lorsque vous êtes dans une telle situation, vous devez employer un langage apaisant plutôt que diviseur ».

La députée macroniste Yaël Braun-Pivet a également jugé les propos du ministre « assez inquiétants ».

“L’État de droit, c’est ce qui protège nos citoyens, c’est l’égalité de tous devant la loi, c’est la hiérarchie des normes”, a-t-elle déclaré à France 2. “Quand la situation est tendue, il ne faut pas remettre en cause l’État de droit. la loi, qui est ce qui protège notre démocratie.

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