La chaîne de supermarchés française Carrefour a déclaré qu'elle ne proposerait plus de produits de la marque PepsiCo parce que l'entreprise a trop augmenté ses prix. Cette décision intervient alors que la France cherche à obtenir l'approbation de l'UE pour obliger les détaillants à mieux signaler la « rétrécissement » – lorsque les entreprises réduisent la taille d'un produit tout en continuant à maintenir son prix.
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Depuis jeudi, les magasins Carrefour en France affichent des notes sur leurs rayons informant les clients que les produits PepsiCo – notamment les sodas Pepsi et 7Up, les chips Lay's et Doritos et les flocons d'avoine Quaker – ne seront plus vendus en raison d'« augmentations de prix inacceptables ».
Les notes sont accompagnées du message : « Carrefour, engagé pour la baisse des prix ».
La société américaine PepsiCo a déclaré en octobre qu’elle prévoyait des hausses de prix « modestes » en 2024, ce qui l’a conduit à relever pour la troisième fois ses prévisions de bénéfices pour 2023.
Lignes de bataille
Au cours de l'année écoulée, les détaillants en alimentation de plusieurs pays ont annoncé l'arrêt des commandes des entreprises de biens de consommation et de produits alimentaires en raison de la hausse des prix, Carrefour étant l'un des plus actifs.
L'année dernière, Carrefour a commencé à afficher des avertissements sur les produits dont la taille a été réduite mais dont le prix a augmenté, ce que l'on appelle la « Shrinkflation », qui est légale, à condition que le poids ou la quantité soit indiqué sur l'emballage.
La France a également soumis à la Commission européenne un projet de décret qui obligerait les supermarchés à indiquer les variations de quantités de produits.
Cette proposition, qui s'inscrirait dans le cadre d'une directive européenne de 2014 sur la transparence, est une réponse à « la demande des consommateurs d'être mieux informés », selon le ministère français de l'Economie.
Si la commission ne fait aucun commentaire, le décret sera publié en mars.
Les prix alimentaires élevés en France
Une publication préliminaire de l'Office national des statistiques de l'Insee montre que les prix à la consommation en France ont augmenté de 4,1 pour cent au cours de l'année écoulée.
L'inflation alimentaire a légèrement ralenti, à 7,1 pour cent, contre 7,7 pour cent en novembre, contre 12,1 pour cent de l'année précédente.
Dans ses efforts pour faire baisser rapidement les prix des denrées alimentaires, le gouvernement a demandé aux grands détaillants de produits alimentaires de conclure les négociations annuelles sur les prix avec les fournisseurs d'ici la mi-janvier, soit un mois et demi plus tôt que d'habitude.
Les détaillants ont exprimé leur inquiétude quant au fait que cela ne leur laisserait pas suffisamment de temps pour négocier correctement.
Le ministre français des Finances a menacé d'imposer des taxes spéciales aux entreprises alimentaires qui ont réalisé ce qu'il a qualifié de bénéfices « indus » grâce à la hausse des prix si elles ne répercutaient pas la baisse des coûts sur les consommateurs.
(avec fils de presse)