Causes, conséquences et défis de la lutte contre les incendies


Des alertes renforcées aux incendies de forêt restent en vigueur dans les régions du sud

Les incendies de forêt ont eu moins d’impact cette année, mais ils continuent de toucher de nombreuses régions du sud. Photo à titre indicatif seulement

Plus de 4 000 hectares de terres ont été détruits par les incendies de forêt à ce jour cet été, soit un tiers des dégâts totaux causés en 2023, a déclaré hier (19 août) le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Il s’exprimait lors d’une visite dans le département de l’Hérault, où deux incendies majeurs se sont déclarés dimanche.

En 2023, environ 12 000 hectares de terres ont été détruits, principalement dans le sud-ouest. En 2022, année marquée par de fortes sécheresses, 60 000 hectares ont brûlé.

Les pompiers affirment qu’ils ont désespérément besoin d’un meilleur équipement – car ils utilisent des avions Canadair datant de 30 ans dans certains cas – et d’une formation dans des zones qui n’étaient auparavant pas touchées par les incendies.

Lire aussi : Pourquoi si peu d’incendies de forêt cet été en France malgré la canicule ?

Les pompiers restent vigilants dans l’Hérault

Des combats se poursuivent près de Frontingan (Hérault), où l’important incendie du week-end a ravagé plus de 300 hectares.

Lire aussi : Incendies dans le sud de la France : 400 hectares brûlés, des habitants évacués

Des vues aériennes de l’incendie peuvent être vues ci-dessous.

L’alerte aux incendies de forêt reste renforcée en raison des forts vents de mistral et de tramontane qui frappent le département. Elle devrait perdurer au moins jusqu’à jeudi (22 août).

Les niveaux d’alerte nationaux peuvent être trouvés via le prévisionniste national Météo France et sa carte des risques d’incendies de forêt.

Des alertes locales sont émises par les préfectures, pouvant aller jusqu’à restreindre l’accès à certaines zones, notamment forestières.

Le département de l’Hérault a classé trois zones à « risque très élevé » d’incendies de forêt : les collines du centre de l’Hérault, du Minervois et du Saint-Chinianais, ainsi que la plaine viticole du cœur d’Hérault et les plaines littorales.

De plus, l’accès au massif du Mont Saint-Loup, à la forêt des Pierres Blanches, au causse d’Aumelas et aux collines du Moure, au cirque de Mourèze et aux massifs de la Montagne de Liausson est interdit.

Le département dispose de dix unités de mobilisation pour répondre rapidement à tout incendie naissant.

Vous pouvez en savoir plus sur la carte nationale des incendies de forêt et sur les avertissements locaux dans notre article ci-dessous.

Lire la suite : Le sud de la France en état d’alerte maximale pour les incendies, les forêts fermées

Le camping rouvre ses portes après les évacuations

Le bilan des blessés suite à l’évacuation massive d’un camping des Pyrénées-Orientales à la suite d’un incendie à proximité s’élève à 11.

Les blessures ont été causées par des personnes qui ont inhalé des fumées dangereuses et qui ont été victimes de crises de panique alors qu’elles tentaient de s’échapper.

Environ 3 000 campeurs ont été évacués à 02h30 du matin lundi (19 août), après qu’un incendie s’est déclaré à 100 mètres du camping de Mar Estang.

Les campeurs ont été placés dans des abris à proximité tandis que les pompiers se précipitaient pour éteindre l’incendie. Deux des 11 blessés étaient des pompiers qui participaient à l’évacuation et à la maîtrise de l’incendie.

Le camp a été ouvert et les habitants ont pu y retourner, mais une cellule d’aide psychologique est en place pour aider les sinistrés. Une enquête sur les causes de l’incendie a été ouverte.

Les pompiers consternés par l’état du matériel

Les pompiers du sud de la France font tout ce qu’ils peuvent pour éteindre les incendies de forêt, mais sont de plus en plus frustrés par les difficultés auxquelles ils sont confrontés.

“Les sapeurs-pompiers de l’Hérault n’étaient pas en mesure de lutter seuls contre ces incendies (du week-end)”, a déclaré Olivier Richefou, président de la Conférence nationale des services d’incendie et de secours (CNSIS).

Jusqu’à 600 pompiers venus de tout le sud de la France ont été déployés, dont beaucoup venaient d’unités voisines des frontières du département.

« Nous avons un système de prévision qui fonctionne bien grâce (…) (et) nous avons des moyens terrestres de bonne qualité », a déclaré le président à la presse France3.

« Mais cela ne suffit plus. Face à des risques toujours plus nombreux, les services de secours doivent également accroître leurs moyens. »

“Il faut former davantage d’hommes et de femmes à intervenir… Si les sapeurs-pompiers du sud de la France sont tous formés à la lutte contre les feux de forêt, ce n’est pas le cas dans d’autres régions, autrefois épargnées par ces catastrophes, (mais ne le sont plus)”, a-t-il ajouté.

Ce n’est pas seulement le personnel qui a besoin d’être modernisé, a déclaré M. Richefou, mais aussi le matériel de lutte contre les incendies.

Cela comprend les camions et les véhicules de soutien au sol, mais les incendies de forêt étant si vastes et violents pendant les mois d’été, le facteur le plus critique est le soutien aérien.

« La situation est intenable », a déclaré M. Richefou, soulignant que certains des avions utilisés pour lutter contre les incendies d’en haut, notamment les Canadair, ont souvent entre 20 et 30 ans.

« Les pilotes se plaignent d’un manque de maintenance. La France a commandé deux nouveaux appareils… mais il faudra attendre 2028. »

Related posts

Ce que vous devez savoir

Circuit du Mans : Monument préféré des Français 2024

Découverte du tombeau de Joachim du Bellay dans la cathédrale Notre-Dame : une révélation historique