La capitale ukrainienne a subi samedi ce que les autorités ont qualifié de plus grande attaque de drones de la guerre en Russie, faisant cinq blessés alors que le grondement des défenses aériennes et les explosions ont réveillé les habitants au lever du soleil.
L’attaque a commencé à frapper différents quartiers de Kiev aux premières heures de samedi, avec de nouvelles vagues arrivant à mesure que le soleil se levait. L’alerte au raid aérien a duré six heures.
L’armée de l’air ukrainienne a initialement déclaré que 71 des 75 drones avaient été abattus, mais a ensuite révisé le nombre d’appareils abattus à 74. S’exprimant à la télévision, son porte-parole a déclaré que 66 d’entre eux avaient été abattus au-dessus de Kiev et de la région environnante.
Le chef de l’armée de l’air, Mykola Oleschuk, a salué l’efficacité des unités de « tir mobiles », généralement des camionnettes rapides équipées d’une mitrailleuse ou d’un canon anti-aérien montés sur leur plateau. Selon Oleschuk, près de 40 pour cent des drones ont été abattus.
Le maire Vitali Klitschko, écrivant sur l’application Telegram, a déclaré que l’attaque avait blessé cinq personnes, dont une fillette de 11 ans, et endommagé des bâtiments dans tous les quartiers de la ville.
Des fragments d’un drone abattu avaient déclenché un incendie dans une crèche pour enfants, a-t-il déclaré.
Le président Volodymyr Zelensky a souligné que l’attaque avait eu lieu le jour où les Ukrainiens commémoraient leur pire tragédie nationale. La famine de l’Holodomor de 1932-1933, au cours de laquelle plusieurs millions de personnes sont mortes de faim, est reconnue le quatrième samedi de novembre.
“Terreur volontaire”, a-t-il écrit sur Telegram. “Les dirigeants russes sont fiers de pouvoir tuer”.
Les dirigeants ukrainiens ont déjà établi des parallèles entre l’Holodomor et l’invasion actuelle de la Russie.
L’Ukraine et plus de 30 autres pays reconnaissent l’Holodomor comme un génocide du peuple ukrainien commis par l’Union soviétique, qui dirigeait alors l’Ukraine et cherchait à écraser son désir d’indépendance.
Moscou nie que ces morts aient été causées par une politique génocidaire délibérée et affirme que les Russes et d’autres groupes ethniques ont également souffert de la famine.
La cible de l’attaque de samedi n’était pas claire dans l’immédiat, mais l’Ukraine a averti ces dernières semaines que la Russie mènerait une nouvelle fois une campagne aérienne pour détruire le système énergétique ukrainien, comme elle a tenté de le faire l’hiver dernier.
Le ministère ukrainien de l’Energie a déclaré que près de 200 bâtiments de la capitale, dont 77 résidentiels, avaient été privés d’électricité à la suite de l’attaque.
“Il semble que ce soir nous ayons entendu l’ouverture. Le prélude à la saison hivernale”, a écrit sur Facebook Serhiy Fursa, un éminent économiste ukrainien.