Le portefeuille iPhone et son système de paiement sans contact, Apple Pay, ont longtemps souffert d’une compatibilité limitée avec les cartes bancaires et les systèmes de transport en France, mais certains signes montrent que cela est en train de changer.
Le 11 juillet, la Commission européenne a décidé d’accepter l’offre d’Apple d’ouvrir son système de paiement sans contact à des entreprises concurrentes, sous peine de payer une amende s’élevant à 10 % de son chiffre d’affaires mondial.
La Commission avait déjà infligé une amende de 1,8 milliard d’euros à Apple dans une affaire antitrust en mars.
L’issue de cette affaire de deux ans, qui fait suite à la loi sur les marchés numériques de l’UE, devrait garantir que la technologie de l’entreprise soit mise à la disposition des services concurrents qui utilisent ses appareils.
« Apple s’est engagé à permettre à ses concurrents d’accéder à la technologie ‘tap and go’ des iPhones. La décision d’aujourd’hui rend les engagements d’Apple contraignants », a déclaré la commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, dans un communiqué.
« Désormais, les concurrents pourront concurrencer efficacement Apple Pay pour les paiements mobiles avec l’iPhone dans les magasins. Les consommateurs auront ainsi un choix plus large de portefeuilles mobiles sûrs et innovants », a-t-elle déclaré.
Cette décision devrait signifier que davantage de solutions de paiement sans contact seront disponibles sur les iPhones dans un avenir proche.
Apple Pay et les cartes bancaires françaises
Avant le jugement, Apple Pay et Apple Wallet étaient les seules solutions sans contact disponibles sur iPhone, mais leur compatibilité avec les banques et plateformes de paiement françaises était limitée.
Plusieurs banques françaises développent une option de paiement instantané paneuropéenne, appelée Wero, et ont investi de l’argent dans le consortium international qui développe le système, qui devrait fonctionner sur les appareils Android et iOS.
Cependant, Wero, qui a finalement été lancé en juillet, a été frappé par de nombreux revers et n’est jusqu’à présent compatible qu’avec les cartes de cinq banques, toutes situées en Belgique et en Allemagne.
Le retard du système oblige les banques à reconsidérer l’utilisation du système d’Apple, qui est pleinement opérationnel mais nécessite le paiement de commissions.
Seules deux banques françaises autorisent régulièrement leurs clients à utiliser Apple Pay : le Crédit Agricole (agences régionales) et la Société Générale.
D’autres banques permettent à leurs clients de l’utiliser, mais retirent fréquemment l’accès au système en raison des frais élevés d’Apple.
Contrairement à d’autres pays, Apple ne dispose pas de liste de banques en France pouvant utiliser ses systèmes.
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Payer ses transports parisiens avec son iPhone
Après plusieurs années de négociations, les utilisateurs d’Apple peuvent payer leurs titres de transport parisiens via Navigo.
La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, a organisé une cérémonie dans une station de métro près de Paris pour lancer le service en mai, se vantant que Navigo « est le premier en Europe » à être accepté par Apple pour un système de paiement des transports.
La région Ile-de-France, qui gère le système Navigo, avait dans un premier temps rechigné aux commissions demandées par Apple pour débloquer l’antenne des iPhones qui permettent le paiement par proximité.
L’accord a finalement été conclu après deux ans. Il a ensuite été contesté par les syndicats et les groupes de protection des données, et a dû être vérifié par le préfet avant qu’il puisse être signé.
La finalisation de l’accord a ensuite pris plus de temps que prévu au département informatique de Navigo, qui a dû adapter son système de paiement aux standards d’Apple.
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Comment utiliser Navigo sur un iPhone
Seuls les iPhones dotés du dernier système d’exploitation iOS (iOS17.5.) ou les iPhone X (10) et versions ultérieures ou les iPhone SE de deuxième et troisième génération peuvent utiliser Navigo.
Le dernier iPhone est l’iPhone 15.
Obtenir et utiliser la carte Navigo est facile une fois le système d’exploitation installé.
Vous devez ouvrir l’application « Wallet » sur l’iPhone, puis appuyer sur le signe + noir et blanc dans le coin supérieur droit.
Vous appuyez ensuite sur l’option « Carte de voyage » et retrouvez la carte Navigo, généralement en haut de la liste si le téléphone est utilisé en France.
En touchant la carte, vous accédez à un menu des différentes offres de cartes et de leurs prix, y compris le populaire « carnet » de 10 tickets au prix de 17,35 €.
Les utilisateurs peuvent payer leurs billets avec des cartes bancaires enregistrées sur leur téléphone ou via Apple Pay.
Tous les programmes Navigo n’étaient pas disponibles au lancement.
Des billets T+ pour les bus, le métro et le RER dans Paris étaient disponibles, ainsi que des billets pour RoissyBus et OrlyBus vers et depuis les principaux aéroports, ainsi que des tarifs journaliers.
Des billets de voyage pour les Jeux olympiques, plus chers, pourraient également être achetés.
Des abonnements hebdomadaires et mensuels pourront également être souscrits via l’application Ile-de-France Mobilités, déjà utilisée pour recharger les cartes Navigo.
Mais les abonnements annuels Navigo, ni l’option jeune Imagine R ne sont disponibles, pas plus que les titres de transport hors Paris ou l’offre Navigo Liberté +.
Mme Pécresse a indiqué que les développeurs informatiques travaillaient à inclure ces offres et qu’elles devraient être prêtes en 2025.
Un test du système utilisant un iPhone SE de deuxième génération a montré qu’il fonctionnait rapidement et sans problème.
L’utilisation de la carte Navigo pour iPhone devrait aider les voyageurs : non seulement ils n’auront pas à payer les 5 € nécessaires pour obtenir une carte Navigo physique, mais ils pourront également éviter la foule ressemblant à des matchs de rugby mal arbitrés qui se forment autour des caisses du métro et des distributeurs de billets, en particulier le premier lundi matin du mois.
Navigo devra payer à Apple « plusieurs centaines de milliers d’euros par an » pour utiliser le système, a déclaré Mme Pécresse, mais espère que cela réduira la demande de nouveaux distributeurs de billets – l’un des éléments les plus coûteux des 700 millions d’euros de coût annuel de fonctionnement du système de billetterie des transports parisiens.