On craint que de nombreux conducteurs en France aient souscrit une assurance automobile pour invalide auprès d’une compagnie d’assurance non autorisée.
Les personnes ayant souscrit une assurance auprès du film américain Zebrance ne sont en réalité pas assurées et devraient engager une action en justice au plus vite, a annoncé l’ACPR, l’organisme français de surveillance des assurances, le 10 novembre.
Ils courent un grand risque car non seulement ils pourraient être passibles d’une amende de 750 € s’ils sont arrêtés par la police, mais ils pourraient également être tenus responsables de tout dommage qu’ils causent aux autres véhicules, conducteurs, passagers, biens et piétons, ainsi que des réparations effectuées sur leur propre véhicule. S’il y a des victimes, cela pourrait représenter une somme considérable.
Si un conducteur non assuré provoque un accident, le Fonds de Garantie des Victimes indemnise les victimes, mais le conducteur doit rembourser le fonds.
Zebrance vend de l’assurance en ligne depuis juin 2023, attirant des clients avec des prix extrêmement bas et un déluge de témoignages élogieux sur les réseaux sociaux :
- « Zebrance a été pour moi une véritable révolution ! Facile et intuitif, j’ai été assuré en 5 minutes”
- « C’est simplement l’assurance dont vous avez besoin en période d’inflation. Un grand merci.”
- « Une équipe efficace et disponible. Zebrance a clairement fait la différence sur le marché »
La légitimité de l’entreprise a été mise en cause le 30 octobre par le magazine grand public français 60 millions de consommateurs.
Un lecteur, qui avait souscrit une assurance chez Zebrance pour le prix annuel incroyablement bas de 180 €, a contacté le magazine après avoir reçu ses papiers d’assurance ainsi que son carte vertela preuve d’assurance qui doit être affichée dans les voitures.
Sur les papiers d’assurance, il était indiqué que la société était basée dans le Delaware, aux États-Unis. Le lecteur a demandé 60 millions de consommateurs si un assureur basé hors UE était acceptable en France.
Cependant, le magazine a constaté que Zebrance n’était pas enregistrée en tant qu’assureur auprès du Refassu, le registre des assureurs français agréés, ni auprès de l’ACPR, organisme de surveillance du secteur.
Elle a également constaté que les commentaires positifs sur le site Web de Zebrance provenaient tous de « contenus sponsorisés » payés par l’entreprise elle-même et publiés commercialement.
Zebrance a d’abord nié que son offre était frauduleuse et a menacé de poursuivre le magazine en justice.
« Nous avons été dûment certifiés pour notre activité. En effet, l’ACPR est parfaitement consciente que nous proposons une assurance aux personnes en France », a-t-elle déclaré à 60 Millions de Consommateurs.
« Des contrats sans aucune valeur »
Le 10 novembre, l’ACPR a confirmé les conclusions de 60 millions de consommateurs disant : « Cette entreprise ne dispose pas d’une licence légalement délivrée par l’ACPR ou par toute autre autorité compétente d’un État membre de l’UE.
« Elle n’est pas autorisée à exercer en tant qu’assureur direct ou indirect en France. Les contrats livrés par cette société sont sans aucune valeur.
« Si vous avez souscrit un contrat d’assurance auprès de Zebrance, l’ACPR vous conseille de saisir la justice dans les plus brefs délais et de souscrire un nouveau contrat d’assurance auprès d’un cabinet agréé. »
Les assureurs agréés mentionnent toujours sur leurs papiers d’assurance leur affiliation à l’ACPR et au Refassu ainsi que leur adresse européenne.
On ne sait pas à ce stade combien de personnes ont souscrit une assurance auprès de Zebrance.
Cependant, Elodie Toustou, rédactrice en ligne adjointe de 60 millions de consommateurs dit La connexion qu’il est heureux que le stratagème ait été détecté tôt.
“Cela veut dire que ce faux assureur n’a pas eu le temps d’assurer des milliers de personnes. Nous avons alerté suffisamment tôt pour limiter le nombre de victimes”, a-t-elle expliqué.
“Il est possible qu’une centaine, voire plusieurs centaines de personnes se soient inscrites.”
Articles sponsorisés retirés
L’annonce a poussé divers médias qui avaient publié du matériel promotionnel pour Zebrance à se démener pour les supprimer.
Un de ces articles a été publié sur le site Internet de La Tribune le 23 septembre, intitulé : Zebrance, une assurance qui fait la différence (Zebrance un assureur qui fait la différence).
L’article a depuis été supprimé.
“Cette publication a été commercialisée par une agence avec laquelle nous avons un contrat”, La Tribune dit Agence France-Presse.
“Bien sûr, lorsque nous vérifions ce que nous faisons, nous nous assurons qu’il n’y a pas de contenu haineux et que tout est conforme à la loi”, précise-t-il. « Mais nous travaillons en partant du principe que nos partenaires font leur travail.
“Il est assez rare que ce genre de chose arrive compte tenu du nombre d’articles sponsorisés que nous diffusons chaque mois”, souligne La Tribune.
Un autre article sponsorisé pour Zebrance est toujours visible sur le site Web du média. 20 minutes.
Zebrance n’a pas répondu aux demandes de La connexion pour une déclaration.
Notons que son site Internet est toujours en ligne tout comme sa ligne téléphonique automatisée et ses pages Facebook et Twitter.
Si vous avez souscrit une assurance automobile auprès de Zebrance, veuillez contacter La connexion à news@connexionfrance.com.
En savoir plus:
Sept arnaques très répandues à surveiller en France
Six conseils pour réduire le coût de votre assurance auto en France