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Des hommes armés ont tué au Mali un influenceur de TikTok qui avait publié des vidéos en soutien à l’armée de ce pays d’Afrique de l’Ouest, ont annoncé lundi les autorités.
Mariame Cissé a été enlevée vendredi sur un marché hebdomadaire à Echel, selon Yehia Tandina, le maire de Tombouctou.
“Le lendemain, au crépuscule, les mêmes hommes l’ont ramenée sur la Place de l’Indépendance à Tonka et l’ont exécutée devant une foule”, a déclaré Tandina à l’Associated Press.
Le maire de Tonka, dans la région de Tombouctou, Mamadou Konipo, a confirmé le meurtre mais a déclaré ne pas disposer de plus d’informations.
Tonka est un village situé au bord du fleuve Niger, à environ 150 kilomètres de Tombouctou. Des membres du groupe affilié à Al-Qaïda, Jama’at Nusrat ul-Islam wa al-Muslimin (JNIM), y opèrent.
Aucun groupe n’a assumé la responsabilité de ce meurtre.
Cissé, qui n’était pas membre de l’armée, publiait parfois des images d’elle en tenue militaire à ses plus de 140 000 abonnés, ce qui aurait attiré l’attention des hommes armés.
Selon Tandina, Cissé a reçu des menaces de mort plusieurs jours avant son enlèvement.
L’histoire a été confirmée à Reuters par deux sources locales qui ont demandé à rester anonymes par crainte pour leur sécurité. Ni l’un ni l’autre n’ont été témoins de l’exécution, mais l’un a déclaré avoir entendu les détails par quelqu’un dans la foule, l’autre par la famille de Cissé.
“Mariam a été emmenée de force du marché devant tout le monde”, a déclaré une source.
Cissé “voulait promouvoir sa communauté”
Dans une vidéo sur son fil TikTok, Cissé a posté un clip d’elle portant des treillis militaires avec la légende « Vive Mali ».
“Cette jeune femme voulait simplement promouvoir sa communauté à travers ses posts TikTok et encourager l’armée malienne dans ses missions de protection des personnes et de leurs biens”, a indiqué la télévision d’Etat, sans nommer les ravisseurs.
Le Mali combat des groupes armés depuis 2012, un combat qui s’est intensifié au cours de la dernière décennie. L’armée a pris le pouvoir en 2020 sous prétexte de lutter contre l’insécurité. Un autre officier a pris le pouvoir lors d’un coup d’État l’année suivante. Depuis lors, l’insécurité s’est aggravée, selon les groupes de surveillance.
Les groupes armés, principalement le JNIM, opèrent dans de vastes zones rurales. Ce pays enclavé est actuellement soumis à un blocus pétrolier de la part du JNIM.