Des miliciens soutenus par l’Iran entrent en Syrie pour aider les forces gouvernementales à combattre les rebelles


Des centaines de combattants des milices irakiennes soutenues par l’Iran sont entrés en Syrie dans la nuit pour aider le gouvernement à combattre les rebelles qui se sont emparés d’Alep la semaine dernière, ont indiqué lundi des sources syriennes et irakiennes, et Téhéran s’est engagé à aider le gouvernement de Damas.

La constellation iranienne de milices régionales alliées fait depuis longtemps partie intégrante du succès des forces progouvernementales dans la répression des rebelles qui se sont soulevés contre le président Bachar al-Assad en 2011, et elles ont longtemps maintenu des bases en Syrie. Au moins 300 combattants ont traversé la frontière dimanche soir en empruntant un chemin de terre pour éviter le poste frontière officiel, ont indiqué deux sources sécuritaires irakiennes.

Le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araqchi, en visite à Damas, a déclaré lundi que l’armée syrienne était capable de faire face aux rebelles mais, faisant référence aux milices régionales soutenues par Téhéran, il a ajouté que “les groupes de résistance aideront et l’Iran fournira tout soutien nécessaire”.

Une jeune fille et une femme blessées sont transportées à l’hôpital à la suite d’une frappe menée dimanche par les forces pro-gouvernementales contre un quartier d’Idlib, ville du nord de la Syrie tenue par les rebelles. (Muhammad Haj Kadour/AFP/Getty Images)

Le gouvernement syrien et l’aviation russe ont intensifié leurs attaques lundi dans les zones tenues par les rebelles dans le nord-ouest, ont indiqué des habitants et des secouristes, notamment une frappe contre un camp de personnes déplacées qui a fait sept morts.

Le gouvernement syrien a déclaré que les forces aériennes syriennes et russes frappaient des positions tenues par les rebelles dans la campagne à l’est de la ville d’Alep.

L’organisation de secours des Casques blancs et les habitants des zones contrôlées par les rebelles dans le nord ont déclaré que des avions de guerre avaient frappé des zones résidentielles de la ville d’Alep et un camp de personnes déplacées dans la province d’Idlib, où sept personnes ont été tuées, dont cinq enfants.

Le gouvernement a déclaré que l’armée s’efforçait de sécuriser les villes qu’elle a reprises aux rebelles dimanche et qui s’étendent le long de la ligne de front au nord de Hama, une ville située entre Alep et la capitale Damas.

Les rebelles recherchent le dialogue politique

L’assaut éclair des rebelles la semaine dernière a pris de nombreuses personnes dans la région par surprise, infligeant à Assad son plus gros coup depuis des années et ravivant un conflit qui semblait gelé pendant des années après la stabilisation des lignes de front de la guerre civile en 2020.

Bien que la Russie se concentre depuis 2022 sur la guerre en Ukraine, elle conserve une base aérienne dans le nord de la Syrie. Le principal groupe soutenu par l’Iran, le Hezbollah libanais, se concentre sur sa propre guerre avec Israël depuis le début du conflit à Gaza l’année dernière.

REGARDER | Une frappe aérienne frappe l’hôpital d’Alep :

Dans un hôpital d’Alep après une frappe aérienne militaire russe meurtrière

Une frappe aérienne russe contre l’hôpital universitaire d’Alep en Syrie a tué au moins 12 personnes et en a blessé plus de 20 autres. Le bombardement, en soutien aux forces gouvernementales syriennes, a suivi la prise de contrôle d’Alep par les insurgés, la plus grande ville du pays.

Le conflit syrien a éclaté lors d’une rébellion contre le régime d’Assad en 2011 et les rebelles ont occupé une grande partie d’Alep de 2012 à 2016, lorsque les forces gouvernementales l’ont reprise avec l’aide de la Russie et des milices soutenues par l’Iran, à un tournant majeur de la guerre. Toute escalade prolongée en Syrie risque de déstabiliser davantage une région déjà en proie aux conflits à Gaza et au Liban, avec des millions de Syriens déjà déplacés et avec des puissances régionales et mondiales soutenant les forces rivales dans le pays.

Les rebelles comprennent des groupes traditionnels soutenus par la Turquie, ainsi que l’islamiste Hayat Tahrir al-Sham, autrefois affilié à Al-Qaïda. La Turquie dispose également d’une présence militaire dans une bande de territoire syrien le long de sa frontière.

Les forces dirigées par les Kurdes, qu’Ankara qualifie de terroristes, mais qui ont combattu les militants de l’État islamique avec l’aide des États-Unis, occupent des territoires dans le nord-est.

Les ministres des Affaires étrangères turc et iranien se sont rencontrés lundi et ont discuté des combats en Syrie. Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a déclaré que les avancées des rebelles ne pouvaient pas s’expliquer par une intervention étrangère et a exhorté l’opposition syrienne à faire des compromis.

La Russie, dont l’entrée dans le conflit en 2015 a fait pencher la balance militaire de manière décisive en faveur d’Assad, continue de soutenir le président syrien et analyse la situation sur le terrain, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Dimanche, Moscou a limogé le général responsable de ses forces en Syrie, ont rapporté des blogueurs de guerre russes.

Des combattants antigouvernementaux atteignent dimanche l’autoroute près de la ville d’Azaz, dans le nord de la Syrie. (Rami Al Sayed/AFP/Getty Images)

En Turquie, le chef de l’opposition syrienne Hadi al-Bahra a déclaré que les rebelles cherchaient à forcer le gouvernement syrien à accepter une transition politique.

“Nous sommes prêts à commencer les négociations demain”, a déclaré Bahra lors d’une conférence de presse.

L’agence de presse officielle turque Anadolu a déclaré que l’armée nationale syrienne, soutenue par la Turquie, avait pris la ville de Tel Rifaat aux milices kurdes des YPG et qu’elle poursuivait sa progression dans les zones périphériques du district.

Des sources rebelles et un habitant d’Alep ont déclaré que le groupe kurde des YPG se retirait du district de Cheikh Maqsoud dans le cadre d’un accord avec les forces rebelles. Les YPG détenaient depuis longtemps le quartier à majorité kurde d’Alep.

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