Après un début de quinquennat difficile, Emmanuel Macron va tenter de reprendre la main en renouant avec une tradition. Lors de son interview du 14-Juillet, le président va également tracer des perspectives pour son second et ultime mandat.
Dès la fin du défilé militaire et pendant une trentaine de minutes, à compter de 13h10, il compte « donner le cap, les grandes lignes des politiques qui doivent être conduites » en répondant aux questions de Caroline Roux et Anne-Claire Coudray sur TF1 et France 2. Ce n’est que la deuxième fois, après 2020, que le chef de l’Etat va se prêter à cet exercice le jour de la fête nationale.
Une première depuis sa réélection
C’est aussi et surtout sa première interview télévisée depuis sa réélection en avril et les législatives. Mais après cette longue période électorale, « on est pleinement entré dans le temps de l’action », assure son entourage. « Il y a de nombreux défis face à nous, géostratégiques avec la guerre aux portes de l’Europe et ses conséquences très directes sur les Français, la fermeture du gazoduc russe Nordstream qui ne sera pas sans conséquences, l’inflation, le défi écologique, l’approvisionnement énergétique », énumère un conseiller du président. Le chef de l’Etat a d’ailleurs souligné mercredi soir devant les armées que la France était entrée dans une « économie de guerre ». Il compte revenir sur cette question durant l’interview.
Il va aussi s’efforcer de gommer le sentiment de flottement laissé par ce début de second quinquennat, avec la nomination tardive du gouvernement d’Elisabeth Borne, le choix de ne pas vraiment faire campagne aux législatives et au final la perte de la majorité absolue. « Les Français attendent une parole forte sur l’avenir du pays et sur la manière dont il compte conduire la nation », analyse le directeur des études politiques de Viavoice, Stewart Chau. Ils ne parviennent plus, selon lui, à voir un projet présidentiel « clair, lisible et surtout une forme de « désirabilité » » comme lors de son arrivée à l’Elysée en 2017.
Après une nette amélioration de son image au début de la guerre en Ukraine, Emmanuel Macron est à nouveau perçu comme une personnalité plus autoritaire (73 %) et arrogante (70 %), souligne une étude Elabe pour BFMTV publiée mercredi. Sa capacité à réformer le pays (41 %) et à rassembler le Français (24 %) recule aussi en termes d’image.
Le travail et les retraites également au menu
Dans ce contexte, le chef de l’Etat va devoir « rassurer », « imprimer l’idée qu’il est là, qu’il a une idée bien claire de ce qui va se passer à la rentrée », poursuit Stewart Chau. Il lui faut reprendre le « contrôle du temps » face à des oppositions très bruyantes, qui ont déjà retoqué le projet gouvernemental de pass sanitaire aux frontières, insiste-t-on dans la majorité.
Le chef de l’Etat devrait aussi évoquer ce jeudi le travail, le chômage, les retraites et le RSA. Sur le marché du travail en particulier, très « en tension » avec de fortes difficultés de recrutement dans certains secteurs, il faut selon un responsable gouvernemental « remettre un peu l’église au niveau du village ».