Le parquet français a ouvert une enquête pour “complot terroriste” après qu'un homme connu des autorités comme un islamiste radical souffrant de problèmes de santé mentale a poignardé à mort un touriste et blessé deux autres personnes dans le centre de Paris ce week-end avant d'être arrêté.
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L'attaque vers 21h00 (20h00 GMT) samedi près de la Tour Eiffel est survenue alors que la France est à son niveau d'alerte le plus élevé sur fond de guerre entre Israël et le Hamas.
Les procureurs chargés du terrorisme ont déclaré dimanche à l'AFP qu'ils enquêtaient sur l'agresseur au couteau et au marteau, identifié comme étant Armand Rajabpour-Miyandoab, un ressortissant français né en 1997 de parents iraniens.
Arrêté sur place, il est soupçonné de meurtre et de tentative de meurtre « en relation avec un complot terroriste ».
Un homme de 23 ans, identifié par une source judiciaire comme un citoyen germano-philippin, est décédé dans l'attaque, mais un chauffeur de taxi est intervenu pour éloigner l'agresseur de sa femme.
Patrick Pelloux, médecin urgentiste en service au moment de l'attaque, a déclaré que le couple était tous deux infirmiers, ajoutant que la femme était gravement choquée mais indemne.
Un citoyen britannique de 66 ans et un ressortissant français de 60 ans ont été blessés dans l'attaque.
Le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, a déclaré sur France 3 que les blessés n'avaient subi que “des traumatismes (physiques) superficiels, mais bien sûr des traumatismes psychologiques qui seront énormes”.
Les procureurs ont annoncé une conférence de presse dimanche à 19h30 pour faire le point sur l'enquête.
Trois personnes “proches” de Rajabpour-Miyandoab étaient détenues dimanche après-midi, ont indiqué les procureurs.
Entre-temps, les chefs de gouvernement, dont la Première ministre Elisabeth Borne et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, devaient tenir une réunion de sécurité.
“Nous ne céderons pas au terrorisme”, a écrit Borne sur X, tandis que le président Emmanuel Macron présentait ses condoléances à la famille de l'homme tué.
« Afghanistan et Palestine »
Rajabpour-Miyandoab, connu des autorités pour son extrémisme, a crié “Allahu Akbar” (en arabe pour “Dieu est le plus grand”) alors qu'il frappait samedi, a déclaré Darmanin sur les lieux près du pont de Bir Hakeim sur la Seine.
Le suspect, qui vivait avec ses parents dans l'Essonne, au sud de Paris, a déclaré à la police qu'il ne supportait pas que des musulmans soient tués en « Afghanistan et en Palestine » et a accusé la France d'être « complice de ce que fait Israël » dans la bande de Gaza. Darmanin a ajouté.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a écrit sur X qu'il était “dévasté” par l'attaque, affirmant que “nos pensées vont aux blessés, à leurs familles et amis”.
Sa ministre de l'Intérieur, Nancy Faeser, avait précédemment averti que “la guerre à Gaza après l'acte terroriste du Hamas (du 7 octobre) a aggravé la menace”, affirmant que “la menace du terrorisme islamiste est aiguë et sérieuse”.
Des sources policières et de sécurité ont confirmé que l'agresseur avait revendiqué la responsabilité dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux alors qu'il frappait, parlant de « l'actualité, du gouvernement (et) du meurtre de musulmans innocents ».
Les enquêteurs examineront ses antécédents médicaux, a indiqué à l'AFP une source sécuritaire, affirmant que l'agresseur était “très instable et facilement influençable”.
Rajabpour-Miyandoab était “suivi d'une manière qui ne signifiait pas qu'il était hospitalisé, il était censé suivre un traitement” pour ses problèmes de santé mentale, a déclaré Rousseau, le ministre de la Santé.
“Comme souvent dans ces cas-là, il y a un mélange d'idéologie, de personne influençable et, malheureusement, de psychiatrie”, a-t-il ajouté.
Darmanin a déclaré que l'homme avait déjà été condamné en 2016 à quatre ans de prison pour avoir planifié un nouvel attentat dans le quartier d'affaires parisien de La Défense, qu'il n'avait pas exécuté.
(AFP)