Ysaora Yhibus a retrouvé le sourire. Quasiment un après la médaille d’argent glanée à Tokyo avec l’équipe de France, la n°10 mondiale a remporté ce mardi au Caire (Egypte) le titre de championne du monde. Une magnifique revanche pour la Guadeloupéenne de 30 ans, qui a vécu des moments très difficiles au sortir des derniers Jeux malgré la médaille d’argent par équipes.
En battant (15-10) l’Italienne Arianna Errigo en finale, la récente médaillée de bronze aux derniers Europe en Turquie s’est par la même occasion offert son premier grand titre international, elle qui avait jusqu’alors multiplié les médailles (six d’argent et douze de bronze). La trentenaire, qui a touché son premier fer aux Abymes à l’âge de sept ans, est plus que jamais au top de sa carrière. Quelques minutes après, c’est Romain Cannone, le champion olympique de l’épée, qui a confirmé qu’il était le patron de la discipline en devenant champion du monde.
Cannone a battu en finale le Japonais Kazuyasu Minobe, 15 touches à 12, avant de partager sa joie avec les autres épéistes de la délégation française. L’escrimeur de 25 ans, numéro un mondial de sa discipline, avait été sacré champion olympique à la surprise générale l’été dernier à Tokyo et confirme ainsi son nouveau statut et sa domination sur l’épée mondiale. Il apporte à la France son deuxième titre dans ces Mondiaux, quelques minutes après l’or décroché par Ysaora Thibus au fleuret.
Maxime Pianfetti était allé chercher la médaille d’argent au sabre lundi.
De son côté, Ysaora Thibus n’a laissé aucune chance à la n°4 mondiale. Elle a surtout plané depuis les premières heures sur ses adversaires, ne leur laissant que 27 points (soit un peu plus de six par match !) en route avant l’ultime assaut. En finale, Arianna Errigo, n°4 mondiale, est d’un tout autre calibre avec ses huit titres de championne du monde. C’est pourtant la Française qui prend très vite les devants (9-5). Comme à Tokyo avec ses coéquipières, Thibus remet les pendules à l’heure face à l’Italie, habituée à presque tout gagner depuis des années.
A 13-9, elle vient chercher le réconfort et les dernières recommandations auprès de Race Imboden, son compagnon. L’Américain au joli palmarès (sept titres en Coupe du monde), qu’elle a rencontré lors des Jeux de Rio en 2016, est également son coach. Avec le survêtement de l’équipe de France, il ne passe pas inaperçu sur le bord de la piste. Il est celui qui la rassure. Et depuis ce mardi son ange-gardien.
Mardi, la passionnée de mode et d’art, défenseuse de la condition féminine, aura l’occasion de faire le doublé par équipes avec ses copines. Elle sait déja qu’elle pourra compter sur elles et notamment Pauline Ranvier, éliminée ce mardi en quart de finale.