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Guerre en UkraineLa Suisse interdit aussi les importations d’or de Russie
Le Conseil fédéral s’est aligné sur les sanctions prises par l’Union européenne après l’invasion de l’Ukraine. Il est désormais interdit d’acheter, d’importer ou de transporter de l’or et des produits en or de Russie.

Le Conseil fédéral s’est aligné sur les sanctions de l’Union européenne, qui a ajouté, le 21 juillet, l’interdiction d’importer de l’or d’origine russe à la liste des restrictions après l’invasion de l’Ukraine.
photo d’illustration AFP
La Suisse interdit à son tour les importations d’or en provenance de Russie, a annoncé, mercredi, le Conseil fédéral. Celui-ci s’est de nouveau aligné sur les sanctions de l’Union européenne, qui a ajouté, le 21 juillet, l’interdiction d’importer de l’or d’origine russe à la liste des restrictions après l’invasion de l’Ukraine. Cette interdiction d’importer de l’or est entrée en vigueur ce mercredi, à 18h, a indiqué Berne.
Avec ces nouvelles sanctions, la Suisse interdit «d’acheter, d’importer ou de transporter de l’or et des produits en or en provenance de Russie», détaille le Conseil fédéral, précisant que «tout service lié à ces biens est également interdit».
Mystérieux arrivage
Traditionnellement neutre, la Suisse avait rompu avec son habituelle réserve dans les jours suivant le début de la guerre en Ukraine, en s’alignant sur les sanctions économiques de l’UE. Mais la reprise des sanctions concernant les importations d’or par la Suisse était très attendue.
En mai, trois tonnes d’or originaire de Russie avaient été importées depuis le Royaume-Uni, sans qu’il soit possible d’identifier quelle entreprise les avait fait venir en Suisse, avait révélé l’agence Bloomberg. Face à ce mystérieux arrivage, l’Association suisse des fabricants et commerçants de métaux précieux (ASFCMP), qui représente les plus grandes raffineries du pays, avait pris contact avec ses membres et assuré qu’aucun d’entre eux n’était à l’origine de ces importations.
Cette organisation professionnelle avait insisté sur le fait que «l’or douteux» n’avait «pas sa place en Suisse» et recommandé à ses membres d’agir «avec la plus grande précaution». Les douanes suisses avaient alors annoncé examiner ces importations à la lumière des sanctions, tout en insistant sur le fait que les importations d’or en provenance de Russie n’étaient pas interdites.
Si les exportations d’or étaient déjà frappées par des sanctions, les importations n’étaient, elles, en revanche pas interdites dans l’ordonnance instituant des sanctions contre la Russie, avaient expliqué les douanes.
Bruxelles avait agi le 21 juillet
Le quatrième train de sanctions imposé par l’Union européenne, le 15 mars, englobait les produits de luxe, interdisant de vendre, fournir, transférer ou d’exporter des produits de luxe vers la Russie, dont de l’or, de l’argent, des perles et des diamants. Mais le 21 juillet, l’UE a aussi explicitement ajouté l’interdiction d’importer de l’or de Russie, y compris sous forme de poudre, débris ou pièces d’or.
La Suisse compte de nombreuses raffineries pour recycler de l’or et fondre des lingots. Ce secteur représente 1500 emplois directs selon l’ASFCMP.
(AFP)