Hausse des cas de dengue en France : un risque sanitaire grandissant

Six cas « autochtones » ont été détectés en France au cours du mois dernier, et les autorités sanitaires s’attendent à ce que d’autres suivent

Trois nouveaux cas de dengue « indigènes » ont été détectés dans le sud de la France le 8 août, portant à six le nombre total de cas recensés au cours du mois écoulé. D’autres foyers devraient suivre, a annoncé l’agence de santé publique française.

La dengue est une maladie potentiellement dangereuse caractérisée par une forte fièvre, des maux de tête, des nausées et des vomissements. Dans certains cas, elle peut être mortelle. Elle est généralement transmise par des moustiques tigres qui piquent une personne infectée et la transmettent ensuite à une autre personne par une piqûre.

La plupart des personnes atteintes de la dengue ne présentent aucun symptôme, et beaucoup d’autres pourraient la confondre avec quelque chose d’autre (les symptômes ressemblent à ceux de la grippe), en particulier dans des pays comme la France où la maladie n’est pas endémique.

Elle suit généralement une période d’incubation de quatre à dix jours.

Jusqu’à quatre milliards de personnes vivent dans des pays où la dengue est considérée comme un risque sanitaire courant, notamment de vastes étendues d’Amérique du Sud, d’Asie du Sud-Est et d’Afrique de l’Est.

La maladie n’est pas endémique en Europe, mais cela pourrait changer avec le réchauffement climatique.

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Cas importés en raison d’épidémies à l’étranger

De nombreux cas de dengue sont importés en France métropolitaine par des visiteurs ou des voyageurs revenant de l’étranger, avec plus de 3 000 déjà signalés en 2024 selon l’agence sanitaire Santé publique France (SpF).

« 2023 et 2024 ont été des années records, en France comme dans le monde, pour le nombre de cas de dengue », a annoncé le 9 août la coordinatrice de SpF, Marie-Claire Paty.

« Cependant, la courbe des cas importés diminue depuis quelques semaines au rythme des épidémies aux Antilles et en Amérique latine », a-t-elle précisé.

Malgré le nombre élevé de cas importés et présence de moustiques tigres dans toutes les régions de Francela maladie ne se propage pas aussi facilement ici que dans les climats subtropicaux.

Hausse des « cas autochtones »

Lorsque la maladie se propage à une personne qui n’a pas voyagé à l’étranger via un vecteur de maladie local, on parle alors de « cas autochtone », ce qui pourrait être un signe que la dengue gagne du terrain en France.

En 2023, l’Agence régionale de santé de Paris a annoncé avoir identifié le premier cas autochtone de dengue en Ile-de-France, avec un total de 45 cas diagnostiqués à l’échelle nationale.

En 2024, le premier cas autochtone de dengue a été identifié à Montpellier, dans l’Hérault, en juillet.

En un mois, cinq nouveaux cas ont été détectés, tous dans le sud : deux en Paca à La Colle-sur-Loup, dans les Alpes-Maritimes et trois en Occitanie, à Florac (Lozère) et Aimargues (Gard).

Mme Paty a suggéré que le nombre d’infections allait probablement augmenter.

« Le risque de transmission est plus élevé en août et en septembre », a-t-elle déclaré. « Il est probable que d’autres épidémies se déclarent dans les semaines à venir. »

SpF a également annoncé avoir détecté trois cas de virus du Nil occidental, également transmis par le virus du moustique tigre, près de Toulon.

Que faire si vous êtes préoccupé par la dengue

L’Agence régionale de santé d’Occitanie (ARS) recommande d’éviter de laisser stagner l’eau à proximité de son domicile dans les pots de fleurs, les gouttières ou les bassins.

Il est précisé que la maladie est généralement bénigne et que les symptômes sont similaires à ceux de la grippe.

L’ARS conseille aux personnes présentant l’un de ces symptômes et ayant séjourné récemment dans le secteur du Mas d’Andron à Aimargues ou dans le quartier des Grèzes à Florac de contacter un médecin.