Immigration, santé mentale et impôts


Le nouveau Premier ministre français Michel Barnier a évoqué l’immigration et la santé mentale comme faisant partie de ses principales priorités lors d’une interview télévisée hier, sa première depuis l’annonce du nouveau gouvernement samedi (21 septembre).

Il a également déclaré qu’il n’augmenterait pas les impôts sur les ménages de la classe moyenne et à faibles revenus.

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Il a été interviewé sur France 2 dimanche, répondant à des questions sur les points clés de la politique du pays, ainsi que sur la composition de son gouvernement, critiqué pour être trop à droite.

Ci-dessous, nous décrivons les points clés de l’entretien.

Sur les impôts / l’économie

« Je ne vais pas augmenter davantage les impôts de tous les Français, ni sur les plus modestes, ni sur les gens qui travaillent, ni sur les classes moyennes », a déclaré le Premier ministre.

Mais « les plus riches doivent participer à l’effort de solidarité », a-t-il ajouté. Selon des sources proches de M. Barnier, il envisagerait de rétablir un impôt général sur la fortune (Impôt sur la fortune) pour lever des fonds.

La dette nationale de la France dépasse les 150 milliards d’euros et son ratio dette/PIB est supérieur aux 5,5 % demandés par l’UE.

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M. Barnier a également souligné son intention d’augmenter les impôts sur certaines entreprises.

« Je ne veux pas alourdir la dette écologique et financière, il faut donc faire un effort collectif pour contrôler les dépenses, ce qui peut se faire en ciblant les taxes sur… certaines grandes entreprises », a-t-il déclaré.

Il n’a pas confirmé ni exclu une hausse de l’impôt sur les sociétés (actuellement de 25 % en France), mais a déclaré que « les très grandes entreprises peuvent aussi contribuer à l’effort de relance national ».

Sur son nouveau cabinet

Le nouveau gouvernement n’est pas un gouvernement de cohabitation, même s’il est composé de ministres issus de plusieurs partis, a-t-il déclaré.

En France, un gouvernement de « cohabitation » est un gouvernement dans lequel le président et le premier ministre sont issus de partis différents, généralement après qu’une élection législative a amené une majorité de députés à se prononcer en faveur du parti opposé au président. Vous pouvez en savoir plus sur les gouvernements de cohabitation ci-dessous.

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Dans le cas de M. Barnier, le président français Emmanuel Macron l’a nommé alors que son parti n’avait pas le plus grand nombre de députés à la Chambre.

« La majeure partie de la base parlementaire qui accompagnera le gouvernement est composée de députés et de sénateurs, dont beaucoup ont soutenu et accompagné le président de la République pendant sept ans », a-t-il précisé.

Malgré cela, certains critiquent encore le fait que le nouveau gouvernement soit composé de nombreux députés de droite, ce qui va à l’encontre des affirmations antérieures selon lesquelles M. Barnier devait diriger un « gouvernement d’unité nationale » réunissant de multiples forces de tout l’éventail politique.

Un seul des 19 nouveaux ministres – le ministre de la Justice Didier Migaud – serait de gauche, et plus d’un quart des postes ministériels (10 sur 39) sont de droite. Les Républicains Et ce, malgré le fait qu’ils n’aient remporté que 6 % des voix aux élections législatives de cette année.

Sur l’immigration

L’immigration doit être traitée « avec beaucoup plus de rigueur », a déclaré M. Barnier, écartant tout « tabou » sur le sujet.

« Nous allons faire des choses concrètes, comme tous nos voisins, pour contrôler et limiter l’immigration, qui devient souvent insupportable et qui, de plus, nous conduit à ne pas (être accueillants) envers ceux que nous accueillons ici », a-t-il déclaré.

Le nouveau ministre de l’Intérieur en charge de l’immigration est connu pour sa position ferme sur l’immigration

« Il n’y aura pas d’idéologie, il n’y aura pas de sectarisme », a déclaré le Premier ministre, et les décisions politiques seront prises « en bonne entente » avec l’UE et les voisins de la France.

M. Barnier a déclaré qu’il enquêterait également sur la fraude sociale commise par les immigrés, comme un moyen pour l’État d’économiser de l’argent.

À propos de la retraite et des pensions

Le nouveau gouvernement va « prendre le temps d’améliorer la réforme des retraites… Nous avons une loi qui donne un cadre financier et je pense qu’il faut préserver ce cadre financier. »

M. Barnier n’a fait aucun commentaire sur le maintien ou non de l’âge de la retraite à 64 ans, mais lors de sa campagne pour devenir candidat à la présidence pour la droite, Les Républicains lors des élections de 2022, il a déclaré qu’il souhaitait relever l’âge à 65 ans.

Les syndicats protestent toujours contre l’augmentation de l’âge de la retraite (de 62 à 64 ans).

Sur les droits sociaux

Le Premier ministre a déclaré que « les lois majeures… de progrès social ou sociétal » seront « pleinement préservées ».

Il s’agit notamment des droits LGBT, du traitement de FIV et du droit à l’avortement, qui a été récemment ajouté à la constitution française.

Le Premier ministre sortant, Gabriel Attal, aurait demandé à M. Barnier une garantie que ces droits seraient protégés.

Le nouveau cabinet de M. Barnier a été critiqué pour les opinions conservatrices de certains de ses membres, et les défenseurs des droits des homosexuels ont interpellé le nouveau Premier ministre pour son bilan de vote antérieur sur les droits LGBT.

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Sur la santé

Le nouveau Premier ministre veut faire de la santé mentale « la cause nationale de 2025 » en France, en mettant l’accent sur l’amélioration des services.

Il a cité l’exemple de sa mère, qui a dirigé pendant 35 ans une association de santé mentale en France (Union nationale des amis et familles des malades mentaux).

Un conseil national sur la santé mentale devait se tenir cet été, mais a été annulé après que le président Macron a convoqué des élections anticipées.

Les militants ont critiqué la composition du nouveau cabinet de M. Barnier, dans la mesure où il n’y a pas de portefeuille spécifique pour les personnes handicapées – il incombera plutôt au ministre des Solidarités et de l’Autonomie, détenu par Paul Christophe.

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