L’armée israélienne a déclaré mercredi qu’elle avait recommencé à appliquer l’accord de cessez-le-feu à Gaza après une série de frappes à travers l’enclave qui, selon elle, étaient en réponse aux violations du Hamas.
Israël a lancé mardi des frappes aériennes sur Gaza, tuant des dizaines de personnes, après avoir déclaré qu’une attaque menée par des militants palestiniens avait tué un soldat, dernier défi en date à un cessez-le-feu déjà fragile.
L’armée israélienne a déclaré dans un communiqué qu’elle continuerait à respecter l’accord de cessez-le-feu et qu’elle réagirait fermement à « toute violation ».
Le président américain Donald Trump a déclaré que le cessez-le-feu soutenu par les États-Unis n’était pas menacé, même si les avions israéliens frappaient Gaza, Israël et le Hamas s’échangeant la responsabilité des violations de la trêve.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a ordonné de « puissantes attaques » contre Gaza, le plus grand test du dernier cessez-le-feu avec le Hamas.
Les autorités sanitaires de Gaza ont déclaré que les frappes israéliennes ont tué au moins 70 personnes, dont cinq dans une maison touchée dans le camp de réfugiés de Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, quatre dans un bâtiment du quartier Sabra de la ville de Gaza et cinq dans une voiture à Khan Younis.
“Si je comprends bien, ils ont éliminé un soldat israélien”, a déclaré Trump aux journalistes à bord d’Air Force One.
“Personne ne sait ce qui est arrivé au soldat israélien, mais ils disent qu’il s’agissait de tirs de tireurs isolés”, a ajouté Trump. “Et c’était une vengeance pour cela, et je pense qu’ils ont le droit de le faire.”
L’armée israélienne a confirmé mercredi la mort du soldat, affirmant que le Hamas avait violé le cessez-le-feu en menant une attaque contre les forces israéliennes stationnées à l’intérieur de la “ligne jaune”, la ligne de déploiement convenue dans le cessez-le-feu.
L’accord est entré en vigueur le 10 octobre, mettant fin à deux années de troubles dans la région déclenchés par les attaques meurtrières menées par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui ont tué environ 1 200 personnes et pris 251 otages. Israël a lancé une offensive immédiatement après l’attaque, qui a depuis tué environ 68 000 civils, selon le ministère de la Santé de Gaza.
Le Hamas a nié toute responsabilité dans l’attaque contre les forces israéliennes à Rafah, dans le sud de Gaza, et a déclaré dans un communiqué qu’il restait attaché à l’accord de cessez-le-feu.
Aux termes de cet accord, le Hamas a libéré tous les otages vivants en échange de près de 2 000 prisonniers palestiniens et détenus de guerre, tandis qu’Israël a retiré ses troupes et a interrompu son offensive.
Différend sur les restes humains
Le Hamas a également accepté de remettre les dépouilles de tous les otages morts qui n’ont pas encore été récupérés, mais a déclaré qu’il faudrait du temps pour localiser et récupérer tous les corps.
Israël affirme que le Hamas, considéré comme une entité terroriste par plusieurs pays, dont le Canada, peut accéder aux restes de la plupart des otages.
Cette question est devenue l’un des principaux points de friction du cessez-le-feu, que Trump dit suivre de près.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que les restes humains remis lundi soir appartenaient à un Israélien tué lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, dont le corps avait été retrouvé par les forces israéliennes dans les premières semaines des combats.
L’armée israélienne a déclaré que le Hamas avait déposé les restes sur un site de fouilles avant de faire appel à une équipe de la Croix-Rouge et de prétendre avoir retrouvé un otage disparu, afin de créer une “fausse impression d’efforts pour retrouver les corps”.
Une vidéo de 14 minutes publiée par l’armée montre trois hommes plaçant un sac blanc sur un site de fouilles puis le recouvrant de terre et de pierres.
La Croix-Rouge a déclaré que son équipe ignorait que les restes avaient été déposés sur le site avant leur arrivée.
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“Il est inacceptable qu’une fausse guérison ait été mise en scène, alors que tant de choses dépendent du respect de cet accord et alors que tant de familles attendent encore avec impatience des nouvelles de leurs proches”, a déclaré la Croix-Rouge dans un communiqué.
Reuters n’a pas pu vérifier la version israélienne de ce que montre la vidéo. Le Hamas n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.