Les incendies de forêt sont des menaces imprévues et imprévisibles pour la Terre. Bien que nous puissions intuitivement les relier à la chaleur extrême des latitudes plus basses, on sait qu’ils se produisent également dans les régions arctiques, comme celles qui ont récemment ravagé la Russie.
De tels phénomènes représentent non seulement des dangers pour les communautés locales et la faune sauvage en détruisant les habitudes et les infrastructures, mais ils ont également un impact sur la pollution atmosphérique régionale, affectant la santé publique, ainsi que sur le rayonnement solaire entrant et les rétroactions d’albédo liées aux températures mondiales et aux cycles météorologiques.
Les cyclones, des masses d’air en rotation autour de zones de basse pression, sont l’un de ces cycles, qui entraînent souvent des conditions météorologiques extrêmes. De nouvelles recherches, publiées dans Lettres de recherche géophysiquea établi un lien entre l’intensification de l’activité cyclonique aux latitudes moyennes et l’apparition d’incendies de forêt et leur effet d’augmentation sur le vent et la formation de nuages, en se concentrant sur une étude de cas au Canada.
En juin 2023, des températures élevées et une sécheresse ont provoqué 200 incendies de forêt dans la forêt boréale du Québec en une semaine, brûlant plus de 156 000 km2 de terres et libérant 1,3 Pg de CO2dégradant la qualité de l’air dans l’est du Canada et en Amérique du Nord. En effet, les concentrations de particules fines ont atteint huit fois le « niveau sécuritaire » défini par l’Organisation mondiale de la santé.
Pour analyser cela plus en détail, le Dr Zilin Wang, de l’Université de Nanjing, en Chine, et ses collègues ont saisi des enregistrements haute résolution des émissions de gaz et de particules provenant de la combustion de biomasse, ainsi que l’observation par satellite de l’emplacement et de la taille des incendies de forêt, dans un logiciel de simulation pour déterminer leur interactivité avec les systèmes météorologiques.
L’équipe de recherche a identifié un lien étroit avec l’activité cyclonique qui aggrave le transport de la fumée des feux de forêt vers le sud à travers le nord-est de l’Amérique, atteignant jusqu’à New York. L’« arrière » du cyclone a agi comme un pont vers le nord et a amené les particules dans le sens du vent, tandis que la stagnation du cyclone (se déplaçant à 7,9 km h-1) pendant deux jours, la concentration d’aérosols s’est accentuée au-dessus des villes touchées.
En outre, ils ont constaté que le changement du bilan énergétique dans l’atmosphère terrestre (forçage radiatif) varie considérablement entre la terre et l’océan, de -150 W m-2 jusqu’à 100 W m-2Cela signifie que les aérosols de fumée ont des conséquences importantes en interagissant avec le rayonnement solaire entrant, en le réfléchissant ou en l’absorbant de manière variable, provoquant respectivement un refroidissement (d’environ 1 °C) ou un réchauffement (d’environ 0,5 °C).
C’est particulièrement le cas des aérosols qui forment des noyaux de condensation nuageuse, ce qui accroît la formation et la longévité des nuages et contribue à l’intensification de l’activité nuageuse cyclonique. De plus, les aérosols peuvent avoir un impact suffisant sur la vitesse du vent en surface, l’humidité atmosphérique et la température de l’air pour former une boucle de rétroaction positive qui exacerbe l’activité des feux de forêt.
Cette recherche est importante car la prévalence des feux de forêt est susceptible d’augmenter à l’avenir à mesure que le climat continue de se réchauffer. Il est donc essentiel de comprendre comment les aérosols de fumée des feux de forêt affectent les systèmes météorologiques pour contribuer à atténuer les effets des phénomènes météorologiques plus extrêmes.
Plus d’information:
Zilin Wang et al., L’intensification du cyclone des latitudes moyennes par l’interaction aérosol-rayonnement augmente le transport de la fumée des feux de forêt canadiens vers le nord-est des États-Unis, Lettres de recherche géophysique (2024). DOI: 10.1029/2024GL108444
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Citation: La dispersion de la fumée des feux de forêt au Canada a été aggravée par la coïncidence des cyclones, selon une étude (2024, 11 juillet) récupéré le 11 juillet 2024 à partir de
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