Les autorités françaises ont déjoué trois projets d’attentats contre les Jeux olympiques et paralympiques de Paris et d’autres villes accueillant les épreuves estivales, a annoncé mercredi le parquet national antiterroriste.
Olivier Christen a indiqué que les complots visaient notamment à attaquer « des institutions israéliennes ou des représentants d’Israël à Paris » lors des Jeux olympiques qui se dérouleront du 26 juillet au 11 août. Le procureur a déclaré à la chaîne France Info que « l’équipe israélienne elle-même n’était pas spécifiquement visée ». Il n’a pas donné plus de détails.
Au total, cinq personnes, dont un mineur, ont été arrêtées pour leur implication présumée dans les trois complots déjoués contre les Jeux olympiques d’été, qui se sont déroulés dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas et de la guerre de la Russie en Ukraine. Les suspects sont poursuivis pour diverses accusations liées au terrorisme alors qu’ils sont en détention provisoire, a précisé le procureur.
La France a été placée en état d’alerte maximale en matière de sécurité à l’approche des Jeux olympiques et paralympiques, qui se sont terminés la semaine dernière. Lors des préparatifs des Jeux, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a averti à plusieurs reprises que les menaces à la sécurité comprenaient celles émanant de groupes extrémistes islamiques, de militants écologistes violents, de groupes d’extrême droite et de cyberattaques en provenance de Russie ou d’autres adversaires.
En mai, des membres de la Direction générale de la sécurité intérieure ont arrêté un homme de 18 ans originaire de Tchétchénie, soupçonné d’être à l’origine d’un projet d’attaque contre des épreuves olympiques de football qui se déroulaient dans la ville de Saint-Etienne, dans le sud du pays.
L’attaque devait viser “des établissements de type bar autour du stade Geoffroy-Guichard”, a précisé le procureur. Le suspect est accusé d’avoir planifié “une action violente” au nom de l’idéologie jihadiste du groupe Etat islamique (EI).
Les menaces djihadistes dominent les projets déjoués et 80% des poursuites judiciaires contre les suspects incluent l’idéologie extrémiste qui influence encore la jeunesse française, a indiqué le procureur. L’EI continue de “diffuser de la propagande”, a-t-il ajouté.
Les mesures préventives comprenaient une augmentation des perquisitions à domicile et des assignations à résidence avant le début des Jeux olympiques, a déclaré le procureur, ajoutant que la police et d’autres personnels de sécurité ont effectué 936 perquisitions à domicile jusqu’à présent en 2024, contre 153 l’année dernière.
La France a également renforcé ses défenses de l’espace aérien pendant les Jeux olympiques et paralympiques d’été, en déployant des avions de guerre, des hélicoptères d’attaque, des avions de surveillance, des drones militaires et policiers, entre autres, pour patrouiller le ciel de Paris et de la ville portuaire méditerranéenne de Marseille qui accueillait des événements de voile et de football.
L’armée de l’air et de l’espace française a effectué plus de 750 heures de vol au cours de 350 missions qui ont donné lieu à 90 interceptions, selon un communiqué du ministère des Armées publié mercredi.
La plupart des interceptions concernaient des drones civils, précise le communiqué, ajoutant que 85 opérateurs de drones ont été arrêtés. Il s’agissait pour la plupart de touristes ignorant les règles en vigueur pendant les Jeux olympiques et paralympiques, précise le communiqué.
Deux opérateurs de drones civils ont été arrêtés pour avoir « livré du matériel illégal à une prison », a-t-il ajouté.