La France durcit la législation sur le port de couteaux face à la hausse des attaques au couteau


Les autorités françaises ont pris des mesures contre le port de couteaux après une augmentation des attaques au couteau – y compris la blessure grave d’un homme plus tôt ce mois-ci – et s’efforcent d’appliquer pleinement les lois existantes.

Les parquets de Bordeaux, Paris, Marseille, Montpellier, Nantes, Nice, Rennes, Lyon et Toulouse infligent désormais des amendes forfaitaires de 500 euros pour port ou transport d’une arme de catégorie D « sans motif légitime ».

Le paiement de l’amende entraîne également l’inscription du « coupable » au casier judiciaire et sur un fichier lui interdisant d’acheter ou de détenir des armes.

Que dit la loi française actuelle ?

La loi classe actuellement les couteaux comme des armes blanches de catégorie D, au même titre que les haches, les machettes, les poignards de combat, les matraques télescopiques, les grenades lacrymogènes et les poings américains.

La loi énonce les critères suivants pour qu’un couteau soit considéré comme une arme dangereuse de type « poignard » :

  • Lame intégrée au manche, ou équipée d’un système permettant de la rendre intégrée au manche

  • À double tranchant sur toute la longueur ou au moins à la pointe

  • Plus de 15 cm de long et au moins 4 mm d’épaisseur

  • Une poignée intégrant une garde.

Le non-respect de cette loi peut entraîner jusqu’à un an de prison et une amende pouvant aller jusqu’à 15 000 €.

Qu’en est-il des couteaux de poche ?

La loi stipule que si un couteau ne répond pas aux critères ci-dessus, le contexte devient plus important.

« Le port et le transport de couteaux qui ne sont pas des armes répertoriées (telles que définies par la liste ci-dessus) sont autorisés, à condition qu’il y ait une raison légitime », précise-t-il.

« La légitimité du port et du transport présuppose que le couteau porté ou transporté possède des caractéristiques d’usage par rapport à l’activité pour laquelle il est effectivement utilisé. »

La loi n’interdit donc pas strictement le port d’un couteau de poche.

Pourtant, le Service Public Le site Internet de la Cour suprême précise ce que l’on entend par « cause légitime ». Il précise : « Pour déterminer si vous avez une raison valable de porter ou de transporter une arme, la police ou le juge en cas de litige, tiennent compte du lieu, des circonstances et du contexte.

« La cause légitime est examinée au cas par cas. Il appartient aux policiers et aux gendarmes de décider si le couteau de poche est « susceptible de constituer une arme dangereuse pour la sécurité publique ».

Cela signifie qu’en général, si vous transportez le couteau pour une utilisation spécifique comme un pique-nique, une randonnée ou une excursion de pêche, il sera toléré.

En revanche, si vous étiez arrêté dans une rue de la ville et que l’on découvrait que vous portiez un couteau comme une lame à steak ou un grand couteau suisse « au cas où » ou « pour vous défendre », cela ne serait pas considéré comme une raison légitime.

Pourquoi cette répression maintenant ?

Jusqu’à présent, les tribunaux ont eu tendance à être plus flexibles dans leurs décisions concernant les couteaux.

Ils ont pris en compte le contexte, le type de couteau et son utilisation plus que ce que la loi pourrait suggérer à première vue. En effet, le port du couteau est parfois considéré comme un élément clé des traditions régionales et agricoles.

Les autorités ont toutefois décidé de renforcer la rigueur de la loi après une recrudescence des crimes commis au couteau, notamment la grave blessure d’un homme de 24 ans à Grenoble (Auvergne-Rhône-Alpes) lors d’une agression au couteau. L’auteur a pris la fuite.

Casier judiciaire

Pourtant, cette nouvelle répression a été sévèrement critiquée par certains, notamment par l’Union française des amateurs d’armes, une association de propriétaires d’armes.

Le groupe a déclaré que la définition juridique « ambiguë » d’une « raison légitime » pourrait conduire à des abus et à des poursuites injustes pour les propriétaires légaux d’armes à feu, tels que les chasseurs et les collectionneurs.

Le groupe est particulièrement préoccupé par le fait que toute personne condamnée à une amende en vertu de la loi recevra un casier judiciaire et sera inscrite sur la liste des personnes à risque. Fichier national des personnes interdites d’acquisition et de détention d’armes (FINIADA, fichier national des personnes interdites d’acquisition et de détention d’armes).

Ce dossier est normalement réservé aux personnes considérées comme présentant un risque dangereux, à qui l’on a interdit l’usage d’armes en raison d’une condamnation judiciaire grave, d’un traitement psychiatrique, de violences graves ou de harcèlement.

“L’inscription (des personnes) à la FINIADA déclenche immédiatement un coup de foudre bureaucratique”, a déclaré la Fédération interdépartementale des chasseurs d’Île-de-France (FICIF).

« Une fois la procédure lancée, il est impossible de valider un permis de chasser ou d’acheter des armes. Il faut vendre toutes les armes que l’on possède, sous peine de les voir confisquées par les autorités sans indemnisation. »

« Un prix élevé à payer pour un couteau de poche »

Un avocat qui aime aussi la chasse dit Le Figaro« C’est un prix élevé à payer pour un couteau de poche.

« Une fois l’amende payée, c’est comme si la personne avait reconnu sa culpabilité. Il n’y a aucun moyen de faire appel ou de contester la nature réelle de l’infraction », a-t-il déclaré.

« Je comprends parfaitement la volonté de lutter contre la violence qui gangrène notre société, mais cette façon arbitraire et indiscriminée de criminaliser tous les citoyens est absolument intolérable », a-t-il déclaré. « Interdire aux gens de porter des couteaux de poche n’empêchera pas les criminels, qui peuvent acheter un couteau de cuisine pour quelques euros dans un vide-grenier, de commettre leurs délits. »

La répression en France intervient alors que la loi britannique se durcit également à l’égard des couteaux. À partir du 24 septembre, il sera illégal de fabriquer, transporter, vendre, porter ou posséder des couteaux « de style zombie » et des machettes « de déclaration » en Angleterre et au Pays de Galles, comblant ainsi ce qui a été décrit comme une « faille juridique ».

Ce style de couteau est généralement défini comme une arme dotée d’une lame à double tranchant de plus de 20 cm de longueur, avec un bord dentelé.

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