La société française est moins raciste, moins sexiste et moins homophobe aujourd’hui qu’il y a 20 ans, selon un rapport publié cette semaine, mais les couches intolérantes de la société deviennent plus agressives lorsqu’elles expriment leurs opinions.
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Publié par l’Observatoire des inégalités, le rapport indique que la société française est plus ouverte qu’elle ne l’était en 2003, avec une baisse du sexisme, du racisme et de l’homophobie.
En revanche, les violences liées à certaines « expressions d’intolérance » restent stables, voire augmentent dans certains cas.
La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) affirme qu’entre 2003 et 2023, la proportion de Français se déclarant « pas du tout racistes » a doublé, passant de 30 % à 60 %.
Par ailleurs, les Français sont trois fois moins nombreux à croire à l’existence de « races supérieures » : 5 % aujourd’hui, contre 14 % il y a 20 ans.
L’homophobie est également en baisse, puisque 85 pour cent des personnes interrogées estiment que l’homosexualité n’est “qu’une autre façon de vivre sa sexualité”, selon l’Ifop.
Cela se compare à 67 pour cent il y a 20 ans.
Parallèlement, les données du ministère des Solidarités indiquent que le sexisme est également moins répandu parmi les Français.
La proportion de personnes estimant que « idéalement, les femmes devraient rester à la maison pour élever leurs enfants » a diminué de moitié, passant de 40 pour cent à 20 pour cent.
Les « crimes d’intolérance » toujours en hausse
Malgré les améliorations, “les expressions les plus violentes du racisme, du sexisme et de la LGBTphobie ne diminuent pas”, constate l’étude, citant des données du ministère de l’Intérieur.
En 2022, 12 500 crimes et délits racistes ont été recensés par la police, ainsi que quelque 2 400 crimes et délits anti-LGBTQI+ la même année – des chiffres en constante augmentation au cours des cinq dernières années.
Quelque 200 000 délits sexistes ont été signalés en 2020, les personnes handicapées étant 60 % plus susceptibles que les personnes valides d’être victimes de violences physiques ou sexuelles.
“Plus de 500 000 personnes déclarent avoir été victimes d’abus racistes, 150 000 d’abus homophobes et 1,4 million de femmes d’abus sexistes au cours d’une année”, indique le rapport.
Ces chiffres sont toutefois en partie liés au fait que les gens dénoncent plus volontiers les formes violentes de discrimination : les incidents jusqu’alors étouffés sont plus souvent signalés et mieux enregistrés.