De nouvelles règles régissant le droit de grève des contrôleurs aériens en France ont été promulguées vendredi, marquant la fin d'une année mouvementée pour le secteur du transport aérien.
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Les compagnies aériennes desservant des destinations européennes ont salué la réforme comme une première étape importante dans la réduction des perturbations pour des millions de passagers après une année au cours de laquelle des dizaines de grèves françaises ont entraîné l'annulation de milliers de vols.
Selon les nouvelles règles, le personnel des compagnies aériennes exerçant des fonctions “dont l'absence est susceptible d'avoir un impact direct sur le fonctionnement des vols” doit déclarer individuellement son intention de faire grève au plus tard à midi deux jours avant.
Jusqu'à présent, les syndicats du contrôle aérien étaient tenus de déclarer leur grève cinq jours à l'avance pour garantir un “service minimum”, mais les grévistes eux-mêmes n'étaient pas tenus de déclarer leur participation, contrairement aux autres salariés du secteur.
Cette lacune a provoqué des annulations de vols excessives car l'Autorité de l'aviation civile française n'a pas pu fournir d'estimations fiables du nombre de contrôleurs disponibles pour les vols réguliers.
L'amendement au Code général de la fonction publique a été avalisé par le Conseil constitutionnel le 21 décembre après avoir été adopté par le Parlement le 15 novembre.
C'est ce qui a été publié vendredi dans le Journal Officiel, le journal officiel du gouvernement annonçait les nouvelles lois et décrets.
2ème loi promulguée suite à mon initiative : loi du 28/12/2023 sur l'organisation de la navigation aérienne en cas de grève et à l'adéquation entre l'ampleur de la grève et le trafic. Des dispositions qui respectent le droit de grève et ceux des voyageurs https://t.co/SNSNPXbLkJ
– V.CAPO-CANELLAS (@Capo_Canellas) 29 décembre 2023
Frappes aériennes « irresponsables » en 2023
Le ministre des Transports Clément Beaune a salué la semaine dernière cette loi comme une avancée essentielle pour les compagnies aériennes et les voyageurs aériens”, tout en respectant le droit de grève garanti par la Constitution française.
Beaune avait déjà proposé de modifier le cadre de grève des contrôleurs aériens, à la suite d'un coup de foudre qui avait surpris des centaines de passagers en février à l'aéroport parisien d'Orly lors de manifestations contre la réforme des retraites.
Cette grève a provoqué d’importantes perturbations du trafic aérien au premier trimestre 2023, tant en France que dans toute l’Europe.
Plus de 11 millions de passagers ont été touchés par des grèves des ATC en Europe en 2023, provoquant d'importantes perturbations des voyages. ✈️
La Commission européenne et les États membres doivent agir pour garantir aux passagers un voyage fluide et fluide en 2024. 🇪🇺 🎄 pic.twitter.com/WelGOa3U2x– Compagnies aériennes pour l’Europe (A4E) (@A4Europe) 21 décembre 2023
Une année de perturbations des vols
Cette année, la plupart des 67 jours de grève des contrôleurs aériens de l'UE ont eu lieu en France.
“Plus de 4.000 vols ont été annulés, 24.000 retardés et plus de 11 millions de passagers à destination et en provenance de la France – ainsi que ceux survolant le pays – ont été touchés”, selon la principale association de transporteurs aériens européens, Airlines for Europe.
L'association réclame “un effort supplémentaire” pour protéger les survols du territoire français.
Le principal syndicat représentant les contrôleurs aériens – le SNCTA – a soutenu la nouvelle loi en raison de l'abus « déraisonnable ou irréconciliable » des règles de grève antérieures par d'autres syndicats, qui avait conduit à une « détérioration de l'image de la profession ».
L'USAC-CGT – la troisième plus grande organisation représentative des contrôleurs aériens et critique de la « position sans précédent » du SNCTA – a qualifié la réforme d'attaque contre le droit de grève, ajoutant qu'elle serait « irréalisable et inefficace ».