La France va durcir la loi contre la violence juvénile après les émeutes de juin


La Première ministre française Elisabeth Borne a présenté la nouvelle série de mesures du gouvernement en réponse aux émeutes urbaines qui ont secoué le pays en juin.

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S’adressant aux maires de l’Université de la Sorbonne à Paris, Borne a déclaré que le gouvernement devait être plus sévère envers les jeunes délinquants – avec le soutien de l’armée si nécessaire – et qu’il devait tenir les parents responsables des actes de leurs enfants.

Les émeutes et les pillages – les pires qu’ait connu la France depuis près de deux décennies – ont éclaté après qu’un adolescent d’origine nord-africaine a été abattu par la police après avoir omis de s’arrêter à un contrôle routier dans la banlieue ouvrière multiethnique de Nanterre, près de Paris.

Les violences se sont répandues dans toute la France, touchant certaines petites villes des zones rurales – dont plusieurs ont introduit des couvre-feux.

Surveillance militaire

En réponse à ce que l’on appelle une “crise d’autorité”, le gouvernement va revenir sur l’idée de confier l’encadrement des jeunes à des militaires, une mesure déjà proposée par l’ancienne candidate socialiste à la présidentielle Ségolène Royal en 2007.

Ceux qui incitent à la violence sur les réseaux sociaux seront également temporairement bannis.

Borne a déclaré jeudi aux élus que la majorité des émeutiers du mois de juin étaient des jeunes hommes “peu qualifiés”.

Le gouvernement français compte-t-il légiférer pour infliger des peines de travaux d’intérêt général aux enfants « qui se soustraient à leurs devoirs éducatifs » ?

“Lorsqu’un mineur a causé un dommage, nous allons faire en sorte que les deux parents – qu’ils soient séparés ou non, qu’ils vivent avec leur enfant ou non – soient financièrement responsables du dommage causé”, a déclaré Borne.

La plupart des émeutiers de juin étaient des jeunes issus de familles monoparentales.


« Forces d’action républicaine »

Pour les maires qui le souhaitent, les agents de police municipale pourront réaliser des actes de police judiciaire, sous l’autorité du procureur de la République.

Cette extension du champ d’action de la police municipale avait déjà été votée en 2021 mais censurée par le Conseil constitutionnel qui révise la législation française.

Des « Forces d’action républicaine » – policiers, magistrats et travailleurs sociaux – seront mises en place dans certains quartiers pour assurer la sécurité, mais aussi pour apporter une réponse judiciaire, éducative ou sociale aux dérives juvéniles.

En 2022, la proposition faisait partie d’une promesse de campagne de réélection faite par le président Emmanuel Macron et sera testée sur le terrain d’ici la fin de l’année.

Amendes, fonds de réparation

Le Premier ministre Borne a également annoncé jeudi que l’amende en cas de non-respect du couvre-feu serait multipliée par cinq, pour atteindre 750 euros.

Borne a également annoncé que 100 millions d’euros seraient débloqués pour réparer et reconstruire les bâtiments touchés, dont beaucoup étaient des bâtiments publics.

Suite aux annonces de jeudi, un comité interministériel des villes – plusieurs fois reporté – se tiendra finalement vendredi à Chanteloup-les-Vignes, en banlieue parisienne (Yvelines).

L’objectif est de trouver des solutions aux problèmes récurrents auxquels sont confrontés les quartiers défavorisés en termes d’emploi, de logement, d’école et de discrimination.



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