La France va sanctionner certains colons israéliens extrémistes pour « violences inacceptables »


La France va sanctionner certains colons israéliens extrémistes, a déclaré mardi la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna, dénonçant les violences “inacceptables” contre les Palestiniens en Cisjordanie occupée.

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Le diplomate a également appelé à la « retenue » lors de ses réunions avec de hauts responsables à Beyrouth, cherchant à apaiser les tensions le long de la frontière libano-israélienne.

La France “a décidé de prendre des mesures (…) contre certains colons israéliens extrémistes”, a déclaré Colonna lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue britannique David Cameron, à son retour d'une tournée en Israël, dans les territoires palestiniens et au Liban.

“J'ai pu constater par moi-même les violences commises par certains de ces colons extrémistes. C'est inacceptable.”

Paris avait déjà indiqué début décembre qu'elle envisageait de prendre des sanctions telles que l'interdiction du territoire français et le gel des avoirs de certains colons, et avait demandé que de telles mesures soient prises à l'échelle européenne.

Sanctions américaines

Les Etats-Unis ont de leur côté pris début décembre des sanctions contre des dizaines de colons qui se voient désormais interdire l'entrée sur le territoire américain.

La violence des colons s'est intensifiée depuis les attaques perpétrées le 7 octobre par le groupe islamiste palestinien Hamas en Israël, où 1 200 personnes ont été tuées et quelque 250 prises en otages.

L'attaque a déclenché une campagne de représailles d'Israël qui, selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigée par le Hamas, a jusqu'à présent tué plus de 19 400 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants.

Plus de 290 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes ou les colons en Cisjordanie depuis le début de la guerre, selon les autorités sanitaires palestiniennes.

Des parents et amis portent le corps de l'adolescent palestinien Yazan Akoub lors de ses funérailles à Naplouse, en Cisjordanie occupée, le 3 décembre 2023, un jour après qu'il a été abattu par les forces de sécurité israéliennes à un point de contrôle près de la ville. AFP – JAAFAR ASHTIYEH

Des échanges de tirs quasi quotidiens

Dans le cadre de sa tournée régionale, Colonna a appelé lundi à la retenue lors des réunions avec de hauts responsables à Beyrouth, cherchant à apaiser les tensions le long de la frontière libano-israélienne.

Depuis le début du conflit Israël-Hamas, la frontière entre le Liban et Israël a été le théâtre de tirs transfrontaliers, principalement entre l'armée israélienne et le groupe militant Hezbollah soutenu par l'Iran, qui affirme agir en soutien au Hamas.

Colonna a rencontré le Premier ministre libanais Najib Mikati et le président du Parlement Nabih Berri, un allié clé du Hezbollah, appelant à la responsabilité et à la retenue un jour après avoir lancé des appels similaires lors de réunions avec des responsables israéliens.

Le plus haut diplomate français a également discuté de la situation sur le terrain avec le commandant de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), le général Aroldo Lazaro.

“Nous essayons de poursuivre notre rôle de liaison et de coordination (…) afin d'éviter des erreurs de calcul, des interprétations erronées qui pourraient être un nouveau déclencheur d'escalade”, a déclaré Lazaro aux journalistes.

Les personnes en deuil se tiennent près des cercueils des deux journalistes travaillant pour la chaîne de télévision libanaise Al Mayadeen, qui auraient été tués par une frappe israélienne mardi dans le sud du Liban, alors qu'ils se rassemblent devant le bâtiment de la chaîne pour offrir des prières avant leurs funérailles, à Beyrouth. Liban 22 novembre 2023. REUTERS-AZIZ TAHER

La France, qui fournit quelque 700 soldats à la force de l'ONU au sud du Liban, a condamné les récentes attaques contre les soldats de maintien de la paix et leurs installations.

Depuis le début des échanges transfrontaliers en octobre, plus de 130 personnes ont été tuées côté libanais, pour la plupart des combattants du Hezbollah mais aussi un soldat libanais et 17 civils, dont trois journalistes, selon un décompte de l'agence de presse française. AFP.

Du côté israélien, quatre civils et sept soldats ont été tués, ont indiqué les autorités.

700 tonnes d'aide

Alors que l'inquiétude grandit quant à la situation humanitaire dans la bande de Gaza dirigée par le Hamas, Colonna a annoncé une nouvelle expédition de 700 tonnes d'aide vers le territoire palestinien, dont la moitié devrait partir mercredi du port français du Havre.

“L'autre moitié partira la semaine prochaine”, a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse, réitérant ses appels à “un cessez-le-feu… dès que possible”.

Colonna a déclaré que l'objectif des « opérations militaires » d'Israël était « que le Hamas ne soit pas en mesure de répéter de tels actes ».

Mais « nous avons des réserves et des divergences de points de vue » avec Israël, a-t-elle déclaré.

“Nous leur demandons d'agir différemment, de manière plus chirurgicale”.

Pendant ce temps, le Conseil de sécurité de l'ONU a du mal à parler d'une seule voix avant le vote attendu mardi sur une nouvelle résolution appelant à un cessez-le-feu à Gaza.

Le 8 décembre, malgré une pression sans précédent du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, les États-Unis ont bloqué l'adoption d'une résolution appelant à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat » dans la bande de Gaza.

Selon des sources diplomatiques, un nouveau texte modifié serait désormais sur la table, pour tenter de se rapprocher d'un compromis.

Malgré les pressions internationales en faveur d'un cessez-le-feu, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, s'est engagé lundi à continuer d'armer son allié Israël, que Washington a déjà fourni avec des milliards de dollars d'aide militaire.

(avec les fils de presse)

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