La gare est d’autant plus impressionnante qu’elle est invisible pour le quidam qui passe par là. Et pourtant, juste à côté de l’Institut Gustave-Roussy (IGR) à Villejuif, un énorme trou perfore la croûte terrestre. Large d’une trentaine de mètres, il s’enfonce à plus de 50 mètres dans le sol. Entièrement bétonnée, cette fosse est la future gare Villejuif-IGR qui doit assurer, à l’horizon 2025, la correspondance entre la ligne 14 prolongée vers Orly et la portion Sud de la ligne 15 dans le cadre du Grand Paris Express.
A présent que les quais ont été construits, c’est au tour des escaliers mécaniques d’être installés. Schindler, le numéro 1 mondial, a été choisi pour 8 gares sur le tronçon Sud. Et il y a du boulot, puisqu’il en faut des escalateurs (oui, ça se dit comme ça aussi) pour assurer la mobilité des voyageurs entre les deux lignes et entre les lignes et l’extérieur. En tout, 32 escaliers seront installés dont quatre monstres qui assureront un transport sur 19 mètres de dénivelé.
« Depuis le 11 mai, nous avons mis en place 14 escaliers et ça fera 16 ce soir [mardi soir] », indique Edouard Rayer, chef de projet chez le fabricant suisse. Les blocs d’escalateurs sont fabriqués en Slovaquie, livrés par camions et descendus dans la fosse par grue, sachant qu’un bloc pèse environ 4 tonnes. « Il faut en moyenne deux jours pour poser un escalier, mais cinq semaines en comptant toutes les finitions et réglages », précise l’ingénieur de Schindler. Chaque escalateur est piloté depuis une armoire électrique, située dans un local technique, et qui est en théorie susceptible de résister à une cyberattaque.
L’installation des escaliers mécaniques, découpée en deux phases, doit s’achever en mars 2023. « Avec les tests en 2024, nous serons dans les temps », pronostique Edouard Rayer. Et ces escalateurs sont partis pour durer puisqu’ils ont une durée de vie de 30 à 40 ans.