Alors que l’ONU s’inquiète de l’escalade des combats dans l’Azawad, au nord du Mali, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a déclaré ce week-end que le retrait des casques bleus de l’ONU de la région se ferait avant le 31 décembre.
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“Les tensions accrues et la présence de plus en plus hostile de groupes armés dans le nord du Mali risquent d’entraver le départ de la Mission de l’ONU pour la stabilisation (MINUSMA)”, a écrit l’ONU dans une note aux correspondants publiée samedi.
Depuis fin août, des groupes armés rivaux cherchent à s’emparer du territoire, alors que la mission de l’ONU sur place est sur le point de se retirer.
La junte au pouvoir à Bamako a réagi en y envoyant un afflux de troupes.
Le départ de la MINUSMA d’ici fin 2023 s’inscrit dans le cadre d’un plan de sécurité en cours lancé par la junte militaire, qui a pris le pouvoir en 2020.
Horaires de départ maintenus
La junte insiste sur le fait qu’elle respectera le calendrier de départ prévu.
“Tout doit être fait pour que le travail de la Minusma soit terminé d’ici le 31 décembre”, a déclaré samedi soir le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.
“Le gouvernement ne prévoit aucune prolongation de ce délai”, a-t-il ajouté.
En images, mes propositions liminaires lors de la rencontre d’informations, le vendredi 13 octobre 2023, organisée à l’intention du Corps diplomatique accrédité au Mali. pic.twitter.com/ijuSZsIljF
— Amb. Abdoulaye Diop (@AbdoulayeDiop8) 14 octobre 2023
L’ONU a également déclaré que la junte au pouvoir ne lui avait pas donné l’autorisation d’envoyer des convois pour récupérer son équipement depuis ses bases là-bas.
Diop a répondu qu’il savait que l’ONU avait demandé l’autorisation d’envoyer des convois logistiques par route pour retirer du matériel de ses bases du nord et mener des opérations aériennes pour protéger le retrait.
“Nous travaillons pour trouver des solutions”, a-t-il répondu.
Poursuite des combats dans le nord
Dans le nord du Mali, également connu sous le nom d’Azawad, nom donné par les Touaregs à la région, les combats se sont intensifiés entre les groupes ayant quitté le processus de paix avec Bamako et les troupes de la junte.
Le Groupe jihadiste de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda, a également multiplié les attaques contre des postes de l’armée malienne.
Les séparatistes touaregs s’opposent à ce que la MINUSMA cède ses bases à l’armée malienne.
Les habitants, les experts et les observateurs internationaux craignent une escalade de la violence avec le départ des casques bleus de l’ONU de leurs camps de Tessalit, Aguelhok et du bastion séparatiste de Kidal.
Selon le correspondant de RFI au Sahel, Serge Daniel, la plupart des convois de l’ONU n’ont pas pu quitter Gao ou Tombouctou.
« Depuis l’annonce de notre retrait du Mali, nous souhaitons qu’il soit ordonné et sécurisé, car notre sécurité est très importante. Plus de soldats de la MINUSMA ont été tués au Mali que dans toute autre mission de maintien de la paix de l’ONU dans le monde. Nous ne pouvons donc pas permettre notre personnel soit tué”, a déclaré le porte-parole Fatoumata Sinkoun Kaba a déclaré à RFI.
Des responsables locaux ont également déclaré à l’AFP que des mercenaires russes avaient commencé à arriver dans le nord du pays, pour remplacer les soldats maliens et les soldats de maintien de la paix de l’ONU.
(avec fils de presse)