La junte malienne s’est “emparée” du bastion rebelle de Kidal


Le chef de la junte malienne a annoncé mardi que les forces armées avaient repris la ville stratégique de Kidal, au nord du pays, un bastion des groupes séparatistes dominés par les Touaregs qui pose depuis longtemps un problème majeur de souveraineté pour le gouvernement.

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L’armée malienne et des mercenaires du groupe paramilitaire russe Wagner ont pris position dans la ville de Kidal, selon le correspondant de RFI dans la région, Serge Daniel.

Au moins un avion militaire a même atterri dans la localité contrôlée depuis 11 ans par les rebelles.

“Aujourd’hui, nos forces armées et de sécurité se sont emparées de Kidal”, a déclaré le colonel Assimi Goita dans un communiqué lu par un présentateur lors d’un flash d’information spécial à la télévision d’Etat.

D’autres hommes politiques ont également accueilli favorablement la nouvelle.

“Nous sommes tous heureux aujourd’hui au Mali et nous félicitons les autorités de transition et les forces armées”, a déclaré à RFI l’ancien premier ministre Moussa Mara.

“Nous leur demandons de continuer”, a-t-il ajouté, “et chacun de nous doit faire sa part. C’est tous ensemble que nous stabiliserons notre pays, que nous mettrons le pays sur la voie de la prospérité, de la solidarité et d’une sortie durable du pays”. la crise.”

Victoire majeure

La prise de Kidal représente un succès symbolique pour la junte au pouvoir, qui a pris le pouvoir au Mali en 2020, mais peine à contrôler les vastes zones largement arides du nord.

L’armée et l’État sont quasiment absents depuis des années de la ville, contrôlée par des groupes armés majoritairement touareg.

La junte a depuis longtemps manifesté sa détermination à reprendre la ville.

L’insubordination de la région de Kidal, où l’armée du précédent gouvernement a subi des défaites humiliantes entre 2012 et 2014, a été source d’irritation pour la junte au pouvoir dans la capitale, Bamako.

Les dirigeants militaires actuels du Mali ont fait de la restauration de la souveraineté territoriale leur mantra.

Les défis de l’insécurité

Le principal défi sera de garder la région sous contrôle et de la pacifier, comme l’ont expliqué des experts aux correspondants de RFI dans la région.

La violence s’est intensifiée dans le nord du Mali depuis août, les militaires, les rebelles et les djihadistes se disputant le contrôle alors que la mission de l’ONU (MINUSMA) évacue ses camps, un mouvement qui a déclenché une course à la conquête du territoire.

Les rebelles ne voulaient pas que les soldats de maintien de la paix rendent leurs camps à l’armée malienne, estimant que cela contreviendrait au cessez-le-feu préalablement convenu et aux accords de paix conclus avec le gouvernement.

La MINUSMA a quitté son camp de Kidal le 31 octobre et les rebelles en ont immédiatement pris le contrôle.

Depuis juillet, la mission de l’ONU a retiré près de 6 000 personnels civils et en uniforme, après que la junte au pouvoir a exigé que la mission quitte le Mali.

La date limite de retrait, fixée par le Conseil de sécurité de l’ONU, est le 31 décembre.

(avec AFP)

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