La ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly a rencontré son homologue chinois à Pékin pour tenter d’apaiser les tensions


La ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly a rencontré vendredi à Pékin le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, alors que les deux pays semblent prendre des mesures pour apaiser les tensions persistantes qui mettent à rude épreuve les relations bilatérales.

Après la réunion, une source gouvernementale de haut rang a déclaré à CBC News que les ministres avaient tenu une « réunion constructive et productive » — les premières discussions en face à face à Pékin impliquant un ministre canadien des Affaires étrangères depuis près de sept ans.

La rencontre « a permis d’atteindre les objectifs que nous (le Canada) nous étions fixés sur le plan bilatéral », a indiqué la source. « Nous voulions exprimer nos préoccupations. Et nous voulions travailler sur des sujets d’intérêt commun entre les peuples chinois et canadien. »

La source a déclaré que ces intérêts communs incluent le climat et l’environnement, le suivi du commerce du fentanyl et l’amélioration des relations commerciales.

« Il s’agit de « diplomatie pragmatique » en action : avoir une conversation productive, des conversations et identifier les défis et les préoccupations », a déclaré la source.

Les relations se sont détériorées après la détention par la Chine des Canadiens Michael Kovrig et Michael Spavor — détentions que le Canada considère comme arbitraires — et ont été depuis perturbées par des informations faisant état d’une ingérence politique chinoise et par la perspective de tarifs canadiens sur les véhicules électriques chinois.

Après la réunion, la Chine a publié une déclaration officielle affirmant que même si « les relations sino-canadiennes ont connu des difficultés… ce n’est pas ce que la Chine souhaite voir, et cela nécessite une réflexion sérieuse de la part du Canada ».

« Il n’y a pas de conflit d’intérêt fondamental entre la Chine et le Canada. Les peuples des deux pays ont une longue histoire d’échanges amicaux », a indiqué la traduction du communiqué. « Les relations sino-canadiennes sont depuis longtemps au premier plan des relations de la Chine avec les pays occidentaux. »

La ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly et le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi se sont assis pour des discussions diplomatiques avec leurs équipes vendredi à Pékin. (Ministère des Affaires étrangères de la République populaire de Chine)

La déclaration ne mentionne pas d’éventuels conflits commerciaux entre les deux pays, l’emprisonnement arbitraire de Kovrig et Spavor par la Chine ou les allégations selon lesquelles la Chine aurait interféré dans la politique canadienne.

Ces allégations portent sur l’ingérence présumée de la Chine dans les élections, ses efforts pour mettre en place des « postes de police » pour intimider et traquer la diaspora chinoise au Canada et le rôle d’un diplomate chinois dans les efforts visant à cibler la famille du député conservateur Michael Chong, qui a critiqué le traitement réservé par la Chine à sa minorité musulmane ouïghoure dans la province du Xinjiang.

Bien que la Chine affirme vouloir améliorer ses relations, sa déclaration officielle précise également que certaines questions ne sont pas ouvertes au débat.

« Les questions liées à Taiwan, au Tibet, au Xinjiang et à Hong Kong relèvent toutes des affaires intérieures de la Chine et aucune ingérence extérieure n’est autorisée », indique le communiqué.

Selon Human Rights Watch, au moins un million d’Ouïghours et d’autres musulmans du Xinjiang ont été détenus arbitrairement dans ce que la Chine appelle des camps de « rééducation » ou de « formation professionnelle », dans des prisons ou des centres de « détention provisoire ».

En 2021, une majorité de députés — y compris la plupart des libéraux qui y ont participé — ont voté en faveur d’une motion conservatrice déclarant que les actions de la Chine dans la région occidentale du Xinjiang répondent à la définition du génocide énoncée dans la Convention des Nations unies sur le génocide de 1948.

Le résultat final est de 266 voix pour et zéro contre. Deux députés se sont formellement abstenus. Le premier ministre Justin Trudeau et presque tous ses collègues du Cabinet étaient absents lors du vote.

Affaires mondiales Canada n’a pas encore publié de déclaration officielle détaillant sa version de la réunion.

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