L’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve devrait également participer à une réunion et figure sur la « short-list » des candidats
Le président français Emmanuel Macron entame une nouvelle semaine de rencontres avec des hommes politiques de différentes tendances politiques alors que la recherche d’un Premier ministre se poursuit.
Il débutera par des consultations avec ses deux prédécesseurs – François Hollande et Nicolas Sarkozy – ce matin (2 septembre).
Des rencontres sont également prévues aujourd’hui avec Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre du président socialiste Hollande, et Xavier Bertrand, du groupe de droite (ex-Les Républicains), tous deux potentiellement considérés pour ce rôle.
Une source proche de M. Cazeneuve, citée par FranceInfo, a déclaré que l’ancien Premier ministre ne considérait pas cette rencontre comme une interview formelle, M. Macron ne l’ayant pas formulée de cette manière, mais qu’il y assisterait « par devoir ».
M. Cazeneuve est « un homme de gauche responsable qui saura tenir compte de la réalité politique et économique du pays (…) il veillera à ce que les conditions d’un fonctionnement institutionnel normal soient réunies », a ajouté la source anonyme.
“Il est évident que (M. Cazeneuve) fait partie de la short-list des profils capables de rassembler au-delà de son camp”, a déclaré Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, dans un entretien au média national FranceInter.
M. Cazeneuve était un membre de longue date du Parti socialiste, mais l’a quitté en 2022 lorsque le groupe a décidé de s’allier au parti d’extrême gauche La France Insoumise lors des élections législatives de cette année-là.
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Un Premier ministre sera-t-il nommé cette semaine ?
Le président cherche à nommer un Premier ministre près de deux mois après les résultats des élections législatives de juillet, mais il marche sur une corde raide entre les factions de l’Assemblée nationale.
La semaine dernière, il a formellement rejeté la candidature de Lucie Castets, présentée par l’alliance de gauche du Nouveau Front Populaire (NFP), qui a remporté le plus de sièges lors des votations de juillet.
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Le camp présidentiel a déclaré qu’elle ne serait pas nommée, car d’autres partis au Parlement ont clairement fait savoir qu’ils déposeraient une motion de censure contre elle, la laissant immédiatement destituée et incapable de gouverner.
De leur côté, les membres de La France Insoumise, groupe d’extrême gauche et plus grand parti du NFP, ont déclaré qu’ils déposeraient immédiatement une motion de censure contre toute nomination au poste de Premier ministre qui ne serait pas celle de Mme Castets.
Cela inclut M. Cazeneuve, dont le nom a été évoqué comme une option, dans l’espoir qu’en tant qu’ancien Premier ministre socialiste, il pourrait convaincre les députés du NFP qui appartiennent au parti socialiste – et potentiellement aux Verts – d’abandonner l’alliance de gauche et de rejoindre une large coalition « républicaine ».
Cette nécessité de faire venir des gens extérieurs au parti centriste de Macron – qui a terminé les élections en deuxième position – est nécessaire pour aider à soutenir le nombre de députés qui adopteraient les projets de loi proposés par le gouvernement.
Pour rappel, une majorité absolue à l’Assemblée nationale serait de 289 sièges sur 577, ce dont les centristes sont loin, n’en disposant que de 166 actuellement.
Un Premier ministre potentiel serait idéalement capable de rassembler des députés du centre-gauche à la droite, en excluant les factions « extrêmes » de chaque aile, mais il semble peu probable qu’un tel candidat soit trouvé.
Les choix alternatifs seraient un gouvernement technocratique ou l’espoir d’un accord de confiance et d’approvisionnement, où aucune coalition officielle n’est annoncée mais où les députés votent en faveur de certains projets de loi d’un gouvernement minoritaire avec lequel ils sont d’accord.
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Mme Braun-Pivet a ajouté dans son interview que même si l’Assemblée nationale devrait commencer ses sessions ordinaires pour la prochaine législature en octobre, une session extraordinaire sera organisée si un Premier ministre est nommé avant cette date.
Cette session extraordinaire permettrait au Premier ministre « de faire une déclaration de politique générale », mais aussi aux parlementaires « d’interroger le Premier ministre et les ministres » et éventuellement « de déposer une motion de censure », a-t-elle précisé.