La Russie a annoncé samedi que dix de ses lutteurs, qui s’étaient vu offrir une place aux Jeux olympiques de Paris en tant que lutteurs neutres, refuseraient de concourir.
La fédération russe de lutte a déclaré dans un communiqué que ses responsables, entraîneurs et athlètes avaient tenu une réunion et « avaient pris une décision unanime : refuser de participer aux Jeux olympiques ».
Les lutteurs auraient constitué le plus grand groupe de Russes dans n’importe quel sport en compétition à Paris dans le cadre du programme d’athlètes neutres individuels lancé par le Comité international olympique pour permettre à certains athlètes de Russie et de son allié biélorusse de concourir pendant la guerre en Ukraine.
Le CIO avait précédemment indiqué avoir invité 10 lutteurs russes aux Jeux olympiques de Paris et son site Internet indiquait que neuf d’entre eux avaient accepté de concourir, et qu’un seul avait refusé.
Le CIO n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire sur la déclaration de samedi de la fédération russe de lutte, ni de préciser s’il pensait que les lutteurs avaient subi des pressions pour refuser, et s’il soutiendrait tout lutteur qui souhaiterait concourir contre la volonté de la fédération.
La fédération a fait part de ses objections au choix du CIO concernant les lutteurs invités. Selon elle, les Russes ont qualifié jusqu’à 16 places pour les JO de Paris, et non 10, et six des invités étaient “loin du statut de leaders de l’équipe russe”. La fédération a dressé la liste des meilleurs lutteurs russes qui n’ont pas reçu d’invitation et a déclaré que l’événement olympique serait désormais dévalorisé.
« Toute personne sensée comprend que le statut des Jeux Olympiques en tant qu’événement sportif le plus important est remis en question, et que les compétitions de lutte sans athlètes russes seront incomplètes, et les champions ne recevront pas la satisfaction de remporter le tournoi olympique », indique le communiqué.
Le CIO avait déjà annoncé qu’il n’inviterait que des athlètes russes et biélorusses qui n’ont aucun lien avec les services de sécurité ou l’armée et qui n’ont pas publiquement soutenu la guerre. Ils concourraient en uniforme neutre et ne se présenteraient pas sous le drapeau national.
Certains athlètes et responsables russes ont souhaité participer aux JO de Paris dans ces conditions, d’autres ont appelé au boycott. La fédération de lutte a envoyé des athlètes participer à des épreuves de qualification, contrairement à d’autres instances sportives russes.
La semaine dernière, la Fédération russe de judo a annoncé que son conseil d’administration avait décidé de ne pas envoyer d’athlètes à Paris. Son communiqué ne précise pas ce que pensent les athlètes. Le CIO a indiqué à l’Associated Press dans un communiqué envoyé par courriel mardi qu’il attendait une « réponse individuelle » des judokas. Le site Internet du CIO indique qu’un judoka russe a accepté une invitation.
Dimanche, le site Internet du CIO a répertorié 23 athlètes russes dans sept sports qui, selon lui, ont accepté des invitations pour les Jeux olympiques de Paris, y compris les lutteurs. Le champion de l’US Open 2021, Daniil Medvedev, fait partie des six joueurs de tennis qui, selon le CIO, ont accepté.