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Le manque d’eau actuel dans le nord du pays est aggravé par la vétusté des infrastructures.

Le Pô a atteint son niveau le plus bas en plus de soixante ans.
AFP
«La situation est dramatique. Si le problème d’eau persiste, ma récolte risque d’être dévastée à 100%», redoute Gianluigi Tacchini, riziculteur à Santa Cristina e Bissone, près de Milan. Au-delà des rizières, très gourmandes en eau, 30% de la production agricole et la moitié des élevages sont menacés par la sécheresse actuelle, selon un syndicat agricole.
Face à la baisse historique du niveau du fleuve Pô (lire ci-dessus), restrictions et rationnements se multiplient. Cette sécheresse sans précédent depuis les années 1950 met en évidence la fragilité des infrastructures italiennes, souligne Francesco Cioffi. Pour ce professeur d’hydrologie à l’université romaine de La Sapienza, elle révèle «l’absence d’une politique efficace de gestion des ressources». L’État lui-même évalue à 36% les réserves d’eau perdues chaque année en raison de la vétusté du réseau de canalisations et de stockage. Un taux qui monte, dans certaines villes, jusqu’à 70%. Francesco Cioffi juge urgent d’investir massivement dans des techniques d’irrigation plus efficaces, le recyclage de l’eau utilisée dans l’industrie ou encore la séparation de l’eau potable de celle destinée à d’autres usages.
Autre conséquence de la sécheresse: la production d’énergie hydroélectrique a fortement chuté, alors que les barrages (situés pour la plupart dans les Alpes) produisent près de 20% de l’électricité du pays.
(AFP/arg)