La solution française à la crise du vin : détruire les vignobles


Cela se produit alors que les jeunes boivent moins de vin

Les Français boivent de moins en moins de vin, et quand ils en boivent, c’est plutôt du blanc, du rosé ou des rouges plus légers

La France prévoit d’arracher 30 000 hectares de vignobles pour une valeur de 120 millions d’euros afin de l’aider à faire face à la « crise du vin » que traverse le pays, a-t-elle déclaré dans une nouvelle proposition soumise à la Commission européenne.

Les vignes arrachées représenteraient près de 4% des 800 000 hectares de vignobles français.

Le dispositif, financé par l’État français, la région Nouvelle-Aquitaine et l’interprofession des vins de Bordeaux, est déjà en place en Gironde.

La filière viticole elle-même a demandé à contrecœur le plan d’arrachage, pour tenter de limiter les pertes causées par une consommation en forte baisse. Les vignerons volontaires recevront 4 000 euros par hectare définitivement arraché, mais devront s’engager à ne pas replanter de vignes immédiatement.

Les personnes concernées pourront peut-être replanter ultérieurement afin de changer de cépage – en passant à des cépages plus légers – et de s’adapter aux nouvelles demandes du marché.

La Commission européenne dispose désormais d’un mois pour répondre à la proposition.

Toutes les régions viticoles pourraient bénéficier de ce dispositif. La crise viticole est toutefois particulièrement grave dans la région de Bordeaux, où une initiative locale d’arrachage est déjà en place, principalement pour les vignobles produisant des cépages rouges plus lourds.

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Crise du vin et baisse de la consommation

Cette annonce intervient alors que la France est aux prises avec ce que l’on appelle une « crise du vin », les gens buvant systématiquement moins de vin que les années précédentes.

Les chiffres de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives montrent que la consommation de vin a chuté de 70 % en France au cours des 60 dernières années.

Et la tendance semble s’accélérer ; depuis 2022, les ventes de vin rouge en supermarchés sont en baisse de 15%, et les exportations ont reculé de 10% en 2023 par rapport à 2022, montrent les chiffres de France AgriMer.

Les jeunes semblent choisir d’autres boissons plutôt que le vin.

Une étude réalisée en 2023 pour Vinexpo a révélé que seulement un tiers des amateurs de vin ont moins de 40 ans, et ce même groupe a tendance à boire plus de bière que de vin.

S’ils boivent du vin, il s’agit généralement de vin blanc, rosé ou rouge léger plutôt que de vins rouges robustes.

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Les exportations sont également en baisse, comme le montrent les chiffres, le marché ne s’étant pas rétabli depuis la période précédant la crise du Covid-19. C’est particulièrement vrai pour les exportations vers la Chine. Le pays commence également à produire son propre vin, et ses principales importations proviennent généralement d’Espagne ou d’Italie plutôt que de France.

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De même, l’industrie du vin a été affectée par des problèmes politiques ces dernières années, comme les taxes imposées par l’ancien président américain Donald Trump en 2019, après un différend entre les constructeurs aéronautiques Airbus et Boeing.

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