L’Azerbaïdjan doit autoriser un retour « en toute sécurité » au Haut-Karabakh, selon un tribunal de l’ONU


La plus haute juridiction de l’ONU a statué vendredi sur un conflit de longue date entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan au sujet du territoire contesté du Haut-Karabakh, dont Bakou s’est emparé en septembre lors d’une offensive éclair.

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La Cour internationale de Justice (CIJ) a statué que l’Azerbaïdjan doit permettre à toute personne souhaitant retourner au Haut-Karabakh de le faire « de manière sûre, sans entrave et rapidement ».

L’offensive d’une journée de l’Azerbaïdjan, qui lui a donné le contrôle total de la région montagneuse séparatiste pour la première fois en trois décennies, a déclenché un exode massif d’Arméniens de souche.

Carte représentant l’ancien « oblast autonome » du Haut-Karabakh entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. La seule connexion entre le Haut-Karabakh et l’Arménie est le corridor de Lachin. © Cercle universitaire

La majorité des 120 000 habitants ont fui vers l’Arménie en quelques jours le long de l’étroite route du couloir de Lachin et au milieu de scènes chaotiques à la frontière entre les deux rivaux acharnés.

Le tribunal a également jugé que l’Azerbaïdjan devait permettre à toute personne souhaitant quitter le territoire de le faire et garantir que les personnes qui y resteraient seraient « à l’abri du recours à la force ou à l’intimidation ».

L’Arménie a demandé à la CIJ de soi-disant « mesures provisoires » pour forcer l’Azerbaïdjan à mettre fin à toute action « visant à… déplacer les Arméniens de souche restants du Haut-Karabakh ».

La CIJ statue sur les différends entre États, mais si ses décisions sont juridiquement contraignantes, elle n’a aucun pouvoir pour les faire appliquer.

La semaine dernière, le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a supervisé un défilé militaire à Khankendi, la principale ville de la région, que les Arméniens appellent Stepanakert, au cours duquel des drapeaux azerbaïdjanais bleu-rouge-vert ont été hissés.

Dans cette image tirée d’une vidéo, les réfugiés du premier groupe d’environ 30 personnes du Haut-Karabakh se rassemblent dans un camp temporaire après leur arrivée au village arménien de Kornidzor, dans la région de Syunik, en Arménie, le dimanche 24 septembre 2023. PA

Lorsque l’AFP s’est rendue au Haut-Karabakh immédiatement après l’attaque, la région était complètement déserte, la grande majorité des Arméniens de souche ayant déjà fui.

Lors des audiences du 12 octobre au tribunal de La Haye, les deux parties ont échangé des piques sur ce que l’Arménie a qualifié de « nettoyage ethnique » du Haut-Karabakh.

« Bien qu’il constitue depuis des millénaires la grande majorité de la population du Haut-Karabakh, il ne reste aujourd’hui presque aucun Arménien de souche dans le Haut-Karabakh », avait déclaré à l’époque le représentant arménien de la CIJ, Yeghishe Kirakosyan.

“Si ce n’est pas du nettoyage ethnique, je ne sais pas de quoi il s’agit.”


Kirakosyan a déclaré que la CIJ « avait encore le temps d’empêcher que le déplacement forcé des Arméniens de souche ne devienne irréversible » et de « protéger les très rares Arméniens de souche qui restent au Haut-Karabakh ».

Impasse diplomatique

Répondant au nom de l’Azerbaïdjan, le représentant Elnur Mammadov a déclaré que l’Arménie avait si souvent répété ses accusations de nettoyage ethnique que ces affirmations « ont pris leur propre vie ».

Rejetant les accusations de nettoyage ethnique comme étant « infondées » et « totalement sans fondement », Mammadov a déclaré qu’elles « ne reflètent pas la réalité de ce qui se passe réellement au Karabakh ».

“L’Azerbaïdjan ne s’est pas engagé et ne s’engagera pas dans un nettoyage ethnique ni dans aucune forme d’attaque contre la population civile du Karabakh”, a-t-il déclaré.

Bakou a souligné à plusieurs reprises qu’il encourageait les Arméniens de souche à rentrer et qu’il leur offrirait un passage sûr.

La CIJ statue sur les différends entre États, mais si ses décisions sont juridiquement contraignantes, elle n’a aucun pouvoir pour les faire appliquer.

Pendant ce temps, les pourparlers menés sous médiation internationale pour parvenir à un accord de paix global entre les voisins ennemis du Caucase n’ont jusqu’à présent pas abouti à une avancée décisive.

(AFP)



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