Le FBI a annoncé lundi qu’il enquêtait sur des allégations selon lesquelles des documents sensibles de la campagne présidentielle de Donald Trump avaient été volés lors d’une intrusion informatique quelques jours après que la campagne a déclaré avoir été piratée par l’Iran.
Le FBI a publié une brève déclaration disant : « Nous pouvons confirmer que le FBI enquête sur cette affaire. »
Deux personnes au fait du dossier ont déclaré que l’équipe de campagne Biden-Harris était également visée par l’intrusion iranienne présumée sur Internet, qui fait l’objet d’une enquête du FBI. Elles ont parlé sous couvert d’anonymat car elles n’étaient pas autorisées à discuter des détails de l’enquête.
L’équipe de campagne de Trump n’a fourni aucune preuve concrète de l’implication de l’Iran, mais cette affirmation est intervenue peu de temps après que Microsoft a publié un rapport détaillant les tentatives d’agents étrangers d’interférer dans l’élection américaine de 2024. Le rapport cite un cas où une unité de renseignement militaire iranienne a envoyé en juin « un e-mail de spear-phishing à un haut responsable d’une campagne présidentielle à partir d’un compte e-mail compromis d’un ancien conseiller principal ».
Le site Politico a annoncé samedi avoir commencé à recevoir des courriels le 22 juillet en provenance d’un compte anonyme. La source, un compte de messagerie AOL identifié uniquement comme « Robert », a transmis ce qui semblait être un dossier de recherche que l’équipe de campagne avait apparemment réalisé sur le candidat républicain à la vice-présidence, le sénateur de l’Ohio JD Vance. Le document était daté du 23 février, près de cinq mois avant que Trump ne choisisse Vance comme colistier.
L’équipe de campagne du vice-président Harris a déclaré dans un communiqué : « Notre campagne surveille et protège avec vigilance contre les cybermenaces, et nous n’avons connaissance d’aucune faille de sécurité de nos systèmes. » Elle a refusé de dire si elle avait identifié des tentatives d’intrusion de la part d’un État.
La mission iranienne auprès des Nations Unies, interrogée sur les allégations de l’équipe de campagne de Trump, a nié toute implication.
VIDÉO l Trump cherche à regagner l’élan de sa campagne avec les attaques contre Harris :
Donald Trump est revenu cette semaine sur X, anciennement Twitter, pour une tentative d’interview en direct d’Elon Musk qui a rencontré quelques difficultés techniques, alors que l’ancien président américain passe à l’offensive contre la vice-présidente démocrate des États-Unis Kamala Harris.
L’Iran est depuis longtemps soupçonné de mener des campagnes de piratage informatique visant ses ennemis au Moyen-Orient et au-delà. Téhéran menace également depuis longtemps de riposter contre Trump à la suite de l’attaque de drone qu’il a ordonnée en 2020 et qui a tué le général Qassem Soleimani, éminent gardien de la révolution.
Dans son rapport, Microsoft a déclaré que « l’influence maligne étrangère concernant l’élection américaine de 2024 a commencé lentement mais s’est progressivement accélérée au cours des six derniers mois en raison initialement des opérations russes, mais plus récemment de l’activité iranienne ».
L’analyse se poursuit : « Les opérations d’influence iraniennes par le biais de cyberattaques ont été une caractéristique constante d’au moins les trois derniers cycles électoraux américains. Les opérations de l’Iran ont été notables et se distinguent des campagnes russes en ce qu’elles apparaissent plus tard dans la saison électorale et utilisent des cyberattaques plus orientées vers le déroulement des élections que vers l’influence des électeurs. »
« Les activités récentes suggèrent que le régime iranien – ainsi que le Kremlin – pourraient être également engagés dans les élections de 2024 », conclut Microsoft.
Contraste avec le piratage de la campagne de 2016
Politico est l’un des trois médias, avec le Washington Post et le New York Times, à avoir reçu des informations confidentielles de l’équipe de campagne de Trump, notamment son rapport sur la sélection de Vance. Jusqu’à présent, chacun d’eux a refusé de révéler les détails de ce qu’ils ont reçu.
Leur décision de ne pas publier ces messages contraste fortement avec la campagne présidentielle de 2016, lorsqu’un piratage informatique russe avait révélé des courriels envoyés et reçus par le directeur de campagne d’Hillary Clinton, John Podesta. Le site Wikileaks a publié une multitude de ces messages embarrassants, et les principaux médias les ont largement couverts.
REGARDER l Walz apporte une image claire et une volonté d’attaquer la campagne Trump :
Kamala Harris a choisi le gouverneur du Minnesota, Tim Walz, comme colistier pour l’élection présidentielle américaine. Andrew Chang explique ce que Walz apporte au ticket démocrate et quels facteurs d’équilibre lui ont valu d’être choisi par Harris pour le poste de vice-président.
Il y a huit ans, la campagne Trump était également désireuse de tirer profit de toute information préjudiciable.
« La Russie, si vous m’écoutez », a déclaré Trump lors d’une conférence de presse lors de sa campagne présidentielle de 2016, alors que les courriels personnels supprimés par Clinton alors qu’elle était secrétaire d’État étaient un sujet brûlant. « J’espère que vous serez en mesure de retrouver les 30 000 courriels qui ont disparu… Je pense que vous serez probablement grandement récompensé par notre presse. »
Tout a changé lorsque la dernière campagne présidentielle de Trump a déclaré ce week-end avoir été piratée par l’Iran.
« Tout média ou organe de presse qui réédite des documents ou des communications internes fait le travail des ennemis de l’Amérique et fait exactement ce qu’ils veulent », a déclaré Steven Cheung, directeur de la communication de la campagne Trump, dans un communiqué publié samedi.
La campagne n’a pas répondu aux questions concernant un changement de son point de vue sur le piratage informatique, y compris une question posée lundi par l’Associated Press.