Le gouvernement français a appelé au calme lundi après que le meurtre d’un adolescent lors d’une soirée dansante dans un village au début du mois ait été suivi de violentes manifestations de l’extrême droite.
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La mort du jeune homme de 16 ans, nommé uniquement sous le nom de Thomas, a été saisie par l’extrême droite qui a décrit ce meurtre comme le symbole d’une situation d’insécurité croissante dans la société française.
Le porte-parole du gouvernement centriste du président français Emmanuel Macron, Olivier Véran, s’est rendu en personne lundi dans le village de Crépol, dans le sud-est de la France, où Thomas a été tué, pour tenter de contenir les tensions.
Sa mort est “une tragédie qui nous expose au risque d’un basculement de notre société, si nous ne nous montrons pas à la hauteur”, a-t-il déclaré.
Je me suis rendu à Crépol pour présenter mes condoléances à la famille de Thomas, leur dire qu’ils ne sont pas seuls. L’État poursuit ceux qui l’ont tué et la justice les punira. Un comité local d’aide aux victimes va être mis en place dans les prochains jours. pic.twitter.com/O5avgyjoDA
-Olivier Véran (@olivierveran) 27 novembre 2023
“C’est à la justice de rendre justice. Pas aux Français eux-mêmes”, a-t-il prévenu, tout en reconnaissant que la mort de Thomas était le résultat de plus qu’une “simple bagarre lors d’un bal de village”.
Violences d’extrême droite
Une centaine de militants d’extrême droite se sont rendus samedi dans la ville voisine de Romans-sur-Isère, a indiqué une source policière, précisant qu’ils cherchaient une bagarre avec des jeunes du quartier de la Monnaie, où beaucoup soupçonnent les auteurs du 19 Novembre tuant en direct.
Un autre rassemblement d’extrême droite à Romans a été dispersé par la police dimanche.
Avec 24 personnes placées en garde à vue depuis vendredi en lien avec les événements, le procureur général Laurent de Caigny a insisté sur le fait que “personne ne peut se faire justice lui-même en dehors de la loi” et a exhorté la population à laisser les enquêteurs faire leur travail.
“Ceux qui s’y opposeront par une violence illégitime en répondront”, a-t-il ajouté.
Les tensions sont vives
Neuf personnes soupçonnées d’être liées à la violente attaque de Crépol ont été mises en examen samedi pour des délits tels que meurtre et tentative de meurtre, a indiqué le parquet de la ville voisine de Valence.
Des combats semblent avoir éclaté à l’intérieur de la soirée avant de se propager à l’extérieur, un groupe de suspects étant arrivé en voiture alors que la fête se terminait.
Les politiciens conservateurs et d’extrême droite ont rapidement pointé du doigt la bagarre lors du bal du village comme une preuve du danger que représentent les immigrés et les minorités, même si les détails des événements de la nuit restent flous.
Le procureur de Caigny a déclaré que les violences semblent avoir éclaté pour des “raisons insignifiantes” plutôt que comme une attaque préméditée fondée sur “la race, l’origine ethnique, la nationalité ou la religion”. Peut-être même une remarque passagère sur « la coupe de cheveux de quelqu’un ».
Mais les procureurs ont ajouté que neuf des 104 témoins interrogés ont déclaré avoir entendu des propos hostiles « à l’égard des Blancs » pendant les combats.
Outre la mort de Thomas, neuf personnes ont été blessées, dont quatre grièvement.
(AFP)
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