Le nageur d’endurance Noam Yaron parcourt 180 km à la nage en Méditerranée pour sensibiliser à l’environnement


Un nageur d’endurance s’apprête à entreprendre une traversée à la nage de 180 km de la Méditerranée pour demander une meilleure protection de l’une des mers les plus polluées du monde.

Noam Yaron, 27 ans, partira de Calvi, sur la côte nord de la Corse, pour une traversée épique qui durera trois jours et trois nuits pour atteindre Monaco.

Il dit qu’il utilisera l’hypnose pour dormir. « Je peux éteindre une partie de mon cerveau pendant que je nage, afin de pouvoir me reposer tout en restant conscient », a-t-il déclaré.

« C’est une sorte d’état méditatif propre aux sportifs qui pratiquent leur sport depuis des années. Je peux donc me mettre en mode pilote automatique et laisser une partie de mon cerveau endormie. Les dauphins font la même chose. Ils ne peuvent pas s’arrêter de nager, ils doivent donc éteindre une partie de leur cerveau pendant que l’autre partie continue de travailler pour rester en alerte et éviter les différentes menaces dans la mer. »

Il pourra aussi se reposer quelques minutes sur le dos si le temps le permet et que les vagues ne sont pas trop hautes. « Mais je ne pense pas que cela arrivera, je pense que je serai trop attentif à tout ce qui se passe et que j’essaierai de finir le plus vite possible », a-t-il déclaré.

La tentative devait débuter le 17 août, mais pourrait être retardée jusqu’au 30 août, en fonction des conditions météorologiques et maritimes.

« Aucun de mes trois défis précédents n’était dans la mer, j’ai principalement nagé en Suisse », a déclaré M. Yaron, qui a battu le record du monde de nage sur le lac Léman en 2021. La connexion.

« C’est très différent de la baignade en lac – on peut avoir des vagues, ainsi que des courants. C’est très vivant par rapport aux lacs, qui sont assez calmes. »

« Il s’agit d’être suffisamment lent pour que cela fonctionne et suffisamment rapide pour passer le moins de temps possible dans l’eau, car le corps n’est pas fait pour rester trois jours et trois nuits dans la mer », a-t-il déclaré.

En cas de succès, M. Yaron, originaire de Suisse, battra le record du monde de la plus longue nage en combinaison de plongée sans sortir de l’eau.

Cause environnementale

C’est en réalisant son record du monde de nage sur le lac Léman que M. Yaron s’est rendu compte de l’ampleur de la pollution qui affectait le lac.

Après deux autres nages en Suisse, il a décidé de « créer un défi à la hauteur des enjeux environnementaux auxquels nous sommes confrontés actuellement ».

En 2024, seulement 0,23 % de la Méditerranée est considérée comme hautement ou totalement protégée. L’UE a pour objectif de protéger 10 % des mers de l’UE d’ici 2030, selon sa stratégie en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030.

M. Yaron travaille avec des partenaires tels que l’Union internationale pour la conservation de la nature, qui établit sa liste rouge des espèces menacées, ainsi qu’avec des ONG et des fondations, dont la Fondation Prince Albert II de Monaco. Le Prince Albert lui-même pourrait saluer M. Yaron et l’accueillir à la fin de la nage.

M. Yaron nagera sur toute la longueur du sanctuaire Pelagos, une zone de la Méditerranée qui bénéficie d’une protection spéciale pour les mammifères marins, notamment les baleines et les dauphins.

« Le but est de représenter symboliquement un animal qui traverse cette zone – je serai confronté aux mêmes menaces », a-t-il déclaré.

En plus de sensibiliser, M. Yaron veut convaincre les gouvernements français, italien et monégasque, qui gèrent la zone Pelagos, de légiférer pour réduire la vitesse des bateaux.

« L’une des plus grandes menaces pour les animaux comme les dauphins, les requins et les baleines est la collision avec un bateau. Ils sont désorientés par le bruit des bateaux et la plupart des collisions sont mortelles », a-t-il déclaré.

Les supporters peuvent faire un don cinq euros, livres sterling ou dollars et sponsorisez symboliquement un mètre cube du parcours de M. Yaron. Il a divisé le trajet de 180 km en 180 000 mètres cubes, et chaque supporter se partagera le record du monde s’il réussit.

« En parrainant, vous deviendrez copropriétaire de cette plus longue traversée à la nage pour la nature. L’objectif est d’impliquer les gens et tout l’argent récolté sera réinvesti dans des projets visant à améliorer le niveau de protection de la mer Méditerranée », a-t-il déclaré.

Star d’Instagram

M. Yaron, qui compte 340 000 abonnés sur Instagram, tient ses abonnés informés de son entraînement et de sa préparation via ses réseaux sociaux.

Il a déclaré que la perspective des méduses représente l’un des plus grands défis.

« Cela pourrait être potentiellement mortel. Si je tombe sur un gros groupe de méduses, je pourrais faire un choc anaphylactique, donc le but est de les éviter à tout prix », a-t-il déclaré.

L’un de ses deux bateaux de soutien naviguera devant M. Yaron pour explorer la mer à la recherche de méduses.

Plus mental que physique

« C’est plus une question mentale que physique », a déclaré M. Yaron à propos du défi.

« Je me fais beaucoup de discours d’encouragement », dit-il. « J’écoute aussi de la musique quand je nage, ça me permet de rester calme et de me sentir dans le coup. »

La chanteuse britannique Raye et l’artiste américaine Billie Eilish seront deux des musiciens qui l’accompagneront à travers ses écouteurs pendant le défi.

« Quand j’écoute la musique de Raye, par exemple, je l’imagine en concert et moi-même dans d’autres situations. J’essaie de voyager avec mes pensées aussi loin que possible de l’endroit où je me trouve. On peut parfois se sentir très seul en mer, même si mon équipe est là », a-t-il déclaré.

M. Yaron utilisera également des méthodes d’hypnose pour détourner l’attention des parties de son corps qui souffrent.

« Il s’agit d’avoir une conversation avec moi-même, de diagnostiquer toutes les parties de mon corps et de me demander : “Qui peut prendre le relais pendant que celle-ci souffre ?” C’est une technique que j’ai développée avec mon coach mental et qui fonctionne », a-t-il déclaré.

Du champagne pour fêter ça ?

Après avoir renoncé à l’alcool il y a six mois en prévision de la nage, M. Yaron a remarqué un effet positif sur ses performances.

« Cela a fait une énorme différence », a-t-il déclaré. « Mais la grande question est de savoir si je boirai un verre de champagne pour fêter ça une fois arrivé à Monaco. »

Vous pouvez suivre le défi de Noam Yaron sur son site Web et sur son Instagram.



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