Le Premier ministre français contourne une fois de plus le débat parlementaire pour adopter le budget


La Première ministre française Elisabeth Borne a invoqué l’article 49.3 de la Constitution pour voter la première partie du budget 2024 du gouvernement. Cette décision évite le débat à l’Assemblée nationale, où les législateurs avaient introduit des centaines d’amendements. C’est la première fois qu’elle utilise le 49,3 depuis qu’il a été utilisé pour faire adopter la réforme controversée des retraites en mars, et la 13e fois qu’elle l’utilise depuis son mandat de Premier ministre.

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Borne a déclaré qu’elle assumait la responsabilité de faire adopter un budget face à un parlement où le gouvernement ne dispose pas de majorité.

«Aujourd’hui, le bilan est clair : aucun groupe d’opposition n’est prêt à voter ce budget. Et pourtant, notre pays a besoin de cette première partie du projet de loi», a plaidé Borne en faveur de la législation qui, selon elle, prévoit 16 milliards d’euros d’économies et d’investissements dans la transition écologique.

Les partis d’opposition avaient présenté quelque 5 000 amendements, qui ne seront désormais pas pris en compte.

En utilisant l’article 49.3, elle fera face à des motions de censure de la part du Rassemblement national d’extrême droite et de France Insoumise, d’extrême gauche, qui ont tous deux dénoncé le manque de débat.

“Ce budget ne répond pas à la crise du pouvoir d’achat qui frappe nos concitoyens depuis des mois, il ne propose aucune économie structurelle”, écrit le Rassemblement national dans sa motion, soulignant également l’absence de réforme de la politique migratoire. “Cela ne répond pas du tout aux défis de notre pays.”

Mais il est peu probable que ces motions aboutissent sans le soutien des républicains conservateurs, qui ne les ont pas soutenues.

L’année dernière, Borne avait autorisé le Parlement à débattre du budget pendant une semaine avant de recourir à l’article 49.3.

La commission des finances de l’Assemblée nationale, qui a rejeté la première partie du budget après des heures de débat, va maintenant examiner la partie dépenses du budget à partir du 24 octobre, qui sera ensuite soumise au vote de l’ensemble du parlement.

(avec AFP et Reuters)

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