Le Premier ministre Michel Barnier fait face au premier vote de censure : à quoi s’attendre


Le nouveau Premier ministre Michel Barnier sera confronté à son premier vote de censure à l’égard du Assemblée nationale aujourd’hui (8 octobre), après l’alliance de gauche Nouveau Front Populaire (NFP) en a déposé une contre lui.

Il s’agira probablement de la première d’une longue série de motions contre lesquelles le Premier ministre devra se défendre et défendre son gouvernement, alors qu’il est harangué par la gauche (et potentiellement la droite) pour des décisions politiques.

Cependant, en réalité, la motion n’a aucune chance d’être adoptée, avec une majorité de députés Assemblée nationale devoir voter en faveur de la motion – au moins 289 des 577 présents dans la chambre.

Le NFP ne peut rassembler que 193 voix (peut-être une poignée de plus de la part des gauchistes indépendants) pour la motion qui, bien qu’il soit le parti le plus important à la chambre, le laisse bien loin d’une majorité.

C’est en grande partie la raison pour laquelle son candidat au poste de Premier ministre n’a pas été choisi par M. Macron pour assumer ce rôle après les élections législatives de cet été.

Lire la suite : Le président Macron rejette la nomination de la coalition de gauche au poste de Premier ministre français

Qu’est-ce qu’une motion de censure ?

Une motion de censure (motion de censure) est un vote contre les actions du Premier ministre et de son gouvernement.

Il peut être déposé par n’importe quel député du Assemblée nationaleet la motion doit être signée par un dixième des députés pour être débattue.

Contrairement à un vote visant à destituer le président, qui nécessite à la fois le Sénat et Assemblée nationale pour la soutenir, une motion de censure nécessite seulement une majorité absolue des députés de la chambre pour voter en sa faveur.

Un tel vote contre l’actuel président Emmanuel Macron, également proposé par certains membres du NFP, a récemment échoué.

Lire la suite : La proposition de destitution de Macron rejetée par le Parlement français

Une fois adoptée, une motion de censure entraîne la destitution du Premier ministre et du gouvernement, obligeant le président à nommer un nouveau Premier ministre.

Il n’y a aucune limite au nombre de motions auxquelles un Premier ministre peut faire face, ni au nombre de premiers ministres qui peuvent être destitués de cette manière, jusqu’à ce que de nouvelles élections législatives soient déclenchées pour reconstituer la composition politique du pays. Assemblée nationale et élire de nouveaux députés.

Traditionnellement, les motions de censure constituent un frein à l’équilibre des pouvoirs d’un Premier ministre.

Généralement, le Premier ministre appartient à un parti bénéficiant d’une majorité absolue, ce qui signifie que les membres du parti présidentiel devraient voter contre le gouvernement pour que la motion soit adoptée (par exemple si le Premier ministre est accusé de corruption ou de ne pas suivre le programme du parti). ).

Cependant, dans les cas où le gouvernement ne détient qu’une majorité relative (le plus grand nombre de sièges, mais pas plus de 50 %), le gouvernement pourrait théoriquement être vaincu par une telle motion, si suffisamment d’autres députés votent contre.

Un tel vote a failli passer lors de la réforme des retraites en 2023, qui aurait renversé le gouvernement d’Elisabeth Borne pourtant de droite. Les Républicains Les députés n’ont pas voté contre le gouvernement.

Pas soutenu par l’extrême droite

Dans la composition actuelle de la Chambre politique, les députés d’extrême droite sous le Rassemblement National (RN) pourrait facilement voter en faveur d’une telle motion et renverser le gouvernement, plongeant la France dans un chaos politique encore plus grand.

C’est quelque chose dont ils sont bien conscients et ils utilisent cette épée de Damoclès contre le président français Emmanuel Macron pour influencer les choix politiques, y compris celui qu’il a nommé au poste de Premier ministre.

Le RN a confirmé que, pour l’instant du moins, il ne soutiendrait pas une telle motion.

“C’est uniquement sur vos actes que nous vous jugerons et, contrairement à d’autres, jamais sur la base de postures enfantines… Plus que jamais, nous entendons être une force de construction”, a déclaré la semaine dernière la fidèle RN Marine Le Pen.

Lire la suite : Le procès de Marine Le Pen pour détournement de fonds européens s’ouvre à Paris

Pourquoi la motion est-elle présentée?

Si la motion ne doit pas être adoptée, pourquoi la gauche la présente-t-elle ?

Il s’agit en bref d’une décision punitive destinée à frustrer le Premier ministre et son nouveau cabinet.

Les débats de cet après-midi à la Chambre seront consacrés au débat sur la motion, permettant au NFP d’attaquer le gouvernement – ​​très probablement sur les nouvelles politiques annoncées par le Premier ministre dans son discours de politique générale de mardi dernier – plutôt que sur de nouvelles mesures.

Parmi les reproches de « l’orientation politique du gouvernement Barnier », figurent le refus d’annuler la réforme des retraites de l’année dernière (même si cela n’a probablement jamais été fait) et l’annonce de coupes budgétaires, destinées à économiser des dizaines de milliards d’euros. au cours des années à venir.

Lire la suite : L’immigration et les impôts dominent le discours politique du Premier ministre Barnier

Deuxièmement, c’est une nouvelle protestation contre la manière dont M. Barnier a été nommé.

La gauche est en fureur depuis le refus du président de nommer sa candidate – Lucie Castets – à ce poste, qui, selon eux, aurait dû être un choix automatique puisque le NFP était le parti le plus important.

Cependant, le nouveau gouvernement – ​​qui ne conserve pas la majorité absolue au sein du Assemblée nationale – n’a pas officiellement eu de vote pour être accepté à la chambre.

« Le Premier ministre n’a pas demandé de vote de confiance. Nous organisons donc un vote de censure”, a déclaré Boris Vallaud, président du groupe socialiste à Le Figaro.

De telles motions sont probables tout au long du mandat de M. Barnier et, même si elles ont peu ou pas de chance d’être publiées, le NFP estime qu’elles mettront en lumière les problèmes de son administration.

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