Le Rassemblement national d’extrême droite va-t-il gagner ?


Le second tour des élections législatives françaises doit avoir lieu ce dimanche (7 juillet), après la victoire du Rassemblement national d’extrême droite (et de ses alliés) au premier tour.

L’alliance de gauche est arrivée en deuxième position (après la victoire du RN à 33%), et le parti du président Macron en troisième position, au premier tour des élections législatives, dimanche 30 juin.

Une victoire catégorique du RN au second tour n’est toutefois pas acquise d’avance, de nombreux candidats s’étant retirés tactiquement pour tenter d’empêcher le RN de prendre la majorité à l’Assemblée.

Le Premier ministre a également appelé les électeurs à bloquer le RN.

Combien de députés restent-ils encore à élire ?

Au total, 501 députés restent à élire, sur un total de 577 sièges. Un peu plus de 1.100 candidats sont encore en lice dimanche. 76 députés ont été élus directement après avoir recueilli plus de 50% des voix au premier tour.

Parmi eux, 39 sont soutenus par le Rassemblement national et ses alliés, et 31 par le Nouveau Front populaire. Les autres députés sont issus d’Ensemble ! (au pouvoir), du centre et des Républicains.

Combien de candidats se sont retirés ?

Au total, 221 candidats arrivés en troisième position se sont retirés dans des zones tactiques, dans le but d’empêcher l’extrême droite d’obtenir une majorité absolue, répondant aux appels du camp Macron et d’autres à le faire.

Le grand nombre de désistements signifie qu’il ne reste que 108 options « triangulaires » (trois candidats) pour le second tour (où trois candidats sont encore en lice).

Il reste plus de 400 « duels » (où deux candidats sont encore en lice).

Un « duel » permet aux électeurs d’évincer plus facilement le candidat du RN, car ils peuvent concentrer leur vote anti-RN sur un seul candidat, plutôt que de risquer de diviser le vote entre deux ou plusieurs adversaires.

Combien de situations « triangulaires » et « quadrangulaires » restent-elles ?

Il ne reste plus qu’un “quadrangle” (quatre candidats), en Vendée, où les candidats Renaissance et NFP, arrivés troisième et quatrième derrière le député sortant de droite et le candidat RN, ont refusé de se retirer.

Parmi les 64 options « triangulaires », l’un des candidats est issu du Rassemblement national, ce qui signifie que les électeurs devront choisir entre un candidat du RN et deux candidats d’autres partis.

Les électeurs chercheront-ils à bloquer le Rassemblement national ?

Jusqu’à présent, il semble que les électeurs soient de plus en plus réticents à utiliser leur bulletin de vote uniquement pour bloquer le Rassemblement national, malgré les appels du parti au pouvoir à le faire.

“Cela ne plaît évidemment pas à beaucoup de Français de devoir faire barrage au RN en utilisant un autre bulletin qu’ils n’auraient pas souhaité. (Mais) je pense que c’est notre responsabilité de le faire”, a déclaré cette semaine le Premier ministre Gabriel Attal sur France Inter.

De même, l’ancien Premier ministre et actuel député du Havre, Edouard Philippe, a déclaré sur TF1 qu’il voterait pour « un candidat communiste » plutôt que pour un candidat RN, même s’il aurait des « divergences » avec eux, car « je préfère un élu avec qui je peux travailler (…) et qui me semble répondre à une exigence démocratique que je partage ».

M. Philippe n’a cependant pas été jusqu’à dire directement aux électeurs de bloquer le RN, tandis que le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire a également refusé de « dire » aux électeurs ce qu’ils devaient faire.

En revanche, le président du RN, Jordan Bardella, qui pourrait devenir Premier ministre en cas de victoire de son parti, a déclaré sans surprise que voter pour le RN était une « démonstration de courage » et un « acte dans l’intérêt national ».

Quels sont les principaux combats des circonscriptions ?

Plusieurs députés et ministres actuels sont confrontés à une lutte avec les nouveaux candidats du RN.

Parmi eux, Stanislas Guérini, qui accuse douze points de retard sur un député vert à Paris, et Agnès Pannier-Runacher, qui affronte un candidat RN dans le Pas-de-Calais, après leur victoire de 15 points au premier tour.

Dans la Somme, François Ruffin accuse six points de retard sur le candidat RN, qui avait recueilli plus de 40% des voix au premier tour.

Le chef de file des Républicains, Olivier Marleix, n’a recueilli que 25,93% des voix au premier tour, et fait face au candidat RN Olivier Dubois, qui a obtenu un score bien supérieur à 38%.

Le RN va-t-il arriver au pouvoir ?

Ce n’est pas encore clair. Pour obtenir la majorité absolue à l’Assemblée nationale, un parti doit remporter 289 sièges (sur 577 au total).

Jordan Bardella, du RN, a déclaré qu’il n’accepterait pas le poste de Premier ministre s’il n’obtenait pas la majorité absolue (c’est-à-dire si le RN obtenait moins de 289 sièges). Il a déclaré qu’il ne voulait pas d’une « illusion de pouvoir » si, en réalité, son parti ne parvenait pas à faire passer des lois.

Cependant, Marine Le Pen a également déclaré que si le RN se rapprochait de ce chiffre (par exemple 270 sièges ou plus), il chercherait à travailler avec d’autres députés pour obtenir une majorité fonctionnelle. M. Macron aurait déclaré qu’il envisagerait M. Bardella comme Premier ministre si le RN atteint 250 sièges.

Si le RN n’obtient pas une majorité forte, la coalition de Macron pourrait chercher à former une coalition plus large avec certains députés de centre-droit de partis rivaux, même s’il est peu probable que les principaux partis d’opposition comme LFI (La France Insoumise) se joignent à elle, ce qui rendrait cela plus difficile.

Cela conduira probablement à une situation de « parlement sans majorité », dans laquelle aucun groupe ne disposerait de la majorité et les partis devraient chercher à former des coalitions pour gouverner. Ce phénomène est relativement courant dans d’autres pays européens, mais historiquement rare en France.

Que se passe-t-il après les élections ?

Constitutionnellement, la nouvelle Assemblée nationale doit se réunir le deuxième jeudi suivant l’élection, soit le 18 juillet. La première séance s’ouvrira à 15 heures et élira le nouveau président de l’Assemblée.

Le lendemain, la nouvelle Chambre élira ses vice-présidents et ses secrétaires, et les affectera aux commissions permanentes. Une session parlementaire de deux semaines devrait alors commencer.

Le président Macron peut-il à nouveau dissoudre le Parlement ?

M. Macron n’est pas autorisé à dissoudre le Parlement français à la suite des résultats des élections, la Constitution n’autorisant qu’une dissolution par an. Cette mesure vise à mettre un terme aux dissolutions répétées, une pratique courante sous la Constitution précédente (1946-1958).

Cela signifie que le président devra s’entendre avec les nouveaux députés et former un gouvernement opérationnel pendant au moins un an avant de pouvoir envisager à nouveau la dissolution.

La prochaine dissolution ne pourra avoir lieu que le 7 juillet 2025 au plus tôt.

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