Les législateurs sénégalais ont ouvert une enquête sur les raisons pour lesquelles le candidat à la présidentielle Karim Wade, fils de l'ancien président Abdoulaye Wade, a été exclu des élections de ce mois-ci. L'enquête portera également sur les accusations de corruption portées contre certains juges du Conseil constitutionnel.
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La création d'une commission d'enquête sur le processus de sélection des candidats a été confortablement adoptée, suscitant des cris de joie au Parlement, a rapporté le correspondant de RFI à Dakar.
Opposant de premier plan, Wade a été ministre lorsque son père était président. Il a été déclaré irrecevable par le Conseil constitutionnel en raison de sa double nationalité française et sénégalaise.
Wade a déclaré avoir renoncé à la nationalité française en octobre 2023.
Le président du groupe parlementaire du Parti démocratique sénégalais (PDS), Mamadou Lamine Thiam, a déclaré que l'enquête était primordiale.
“Karim Wade a été injustement exclu de la compétition électorale”, a-t-il déclaré à RFI.
“Il y a 900 000 électeurs inconnus du fichier électoral, neuf candidats exclus du jeu… Donc on ne peut pas aller aux élections dans ces conditions. Il faut s'arrêter et regarder les choses.”
Les partisans de Wade espèrent un report du vote pour permettre à leur candidat de revenir dans la course.
Nous avons remporté une première victoire décisive contre le coup d'État électoral. L'Assemblée Nationale a approuvé la création d'une commission d'enquête pour examiner les circonstances de mon élimination injuste, ainsi que celle d'autres candidats, de l'élection présidentielle… pic.twitter.com/C2VoJwk52s
–Karim Wade (@KarimWade_PR) 31 janvier 2024
Mais les autres partis ne sont pas d’accord.
Le représentant de la coalition d'opposition Yewwi Askan Wi, Ayib Dafe, a voté contre la commission d'enquête. Selon lui, exiger un report n'est pas dans l'intérêt des électeurs.
Dans le camp présidentiel, les députés veulent éviter une crise institutionnelle.
« Nous sommes dans un État de droit, le Sénégal est une démocratie majeure. Les institutions fonctionnent normalement. Nous ne parlons pas de report, nous parlons de recherche de la paix pour éclairer l'opinion publique”, a déclaré Abdou MBow, président du groupe au pouvoir Benno Bokk Yakaar.
Le premier tour de l'élection présidentielle est fixé au 25 février, avec un nombre sans précédent de 20 candidats en lice.
Parmi eux, un contestataire incarcéré, Bassirou Diomaye Faye, qui se présente au nom du maire populaire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, également incarcéré, sous la bannière de son parti Pastef.
La mission de l'Union européenne a envoyé mercredi des observateurs au Sénégal. Ils visent à rencontrer tous les candidats.