Le Tchad vote « oui » à la nouvelle constitution soutenue par la junte


Les Tchadiens ont voté en faveur d'une nouvelle constitution qui, selon les critiques, pourrait contribuer à consolider le pouvoir du chef de la junte Mahamat Idriss Déby.

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Le référendum organisé le 17 décembre a été approuvé par 86 pour cent des électeurs, a indiqué la commission gouvernementale qui l'a organisé.

Le taux de participation s'est élevé à environ 64 pour cent des huit millions de personnes ayant le droit de voter, ajoute le communiqué.

Les résultats sont préliminaires, les résultats définitifs étant attendus de la Cour suprême le 28 décembre.

Les autorités militaires du Tchad ont qualifié ce vote de tremplin vital vers les élections de l'année prochaine.

Mais de nombreux dirigeants de l’opposition affirment qu’il ne s’agit que d’un spectacle destiné à préparer le terrain à l’éventuelle élection de l’actuel chef militaire, qui a pris le pouvoir en 2021 après la mort de son père, Idriss Déby, qui a lui-même pris le pouvoir lors d’un coup d’État il y a 33 ans.

La junte a promis un retour à un régime démocratique après avoir pris le pouvoir en 2021.

L'ancien président Déby a été tué sur le champ de bataille lors d'un conflit avec les insurgés.

La nouvelle constitution maintiendra un État unitaire, comme le Tchad l'a depuis son indépendance, alors que certains de ses opposants souhaitaient la création d'un État fédéral, estimant que cela contribuerait à stimuler le développement.

Des bulletins de vote sont visibles lors du référendum constitutionnel dans un bureau de vote à N'Djamena, le 17 décembre 2023. AFP – DENIS SASSOU GUEIPEUR

Appel au boycott

Plusieurs groupes d'opposition avaient appelé au boycott du vote, estimant que la junte avait trop de contrôle sur le processus référendaire.

“La participation a été bien inférieure à ce qu'avaient annoncé les responsables”, a déclaré Max Kemkoye, chef d'un groupe d'opposition. “Tout le monde a vu le jour du vote que le boycott était respecté.

“Ils ont manipulé les résultats, les ont augmentés au fil du temps pour les rendre publics aujourd'hui”, a déclaré Yoyana Banyara, chef du Bloc fédéral, qui avait appelé au “non”. “C'est une honte pour le pays.”

Certains opposants espéraient que le « non » déboucherait sur une fédération.

Brice Mbaïmon Guedmabaye, président du Mouvement des patriotes tchadiens pour la République (MPRT) et coordonnateur du front du « Non » au référendum, a estimé que les résultats n'étaient pas crédibles.

« Aujourd'hui, l'opinion du peuple est tout simplement détournée », a-t-il déclaré à RFI.

Des femmes font la queue pour voter lors du référendum constitutionnel dans un bureau de vote de N'Djamena, le 17 décembre 2023. AFP – DENIS SASSOU GUEIPEUR

Un vote « fluide »

Les autorités électorales ont indiqué qu'hormis quelques dysfonctionnements mineurs, le référendum s'était déroulé sans problème.

La coalition du « Oui » menée par le Premier ministre de transition Saleh Kebzabo s'est félicité des résultats du vote, a déclaré à RFI Mahamat Assileck Halata, ministre du Plan et chargé de communication de la coalition.

“Le peuple a choisi de dire “oui” et je pense que c'est nécessaire pour un peuple qui a décidé de tracer sa voie vers l'avenir”, a-t-il déclaré.

“Mais il faut aussi écouter 14 pour cent de nos compatriotes qui votent, car ils ont un message à transmettre et nous devons écouter ces compatriotes.”

Le camp du « Oui » affirme que le fédéralisme recherché par les groupes d’opposition encouragerait le « séparatisme » et le « chaos ».

Le texte approuve les racines d'un “Etat unitaire et décentralisé”, et maintient l'essentiel du pouvoir concentré entre les mains du chef de l'Etat.

Mahamat Déby avait initialement promis une transition de 18 mois vers les élections après le décès de son père.

Mais l’année dernière, son gouvernement a adopté des résolutions qui ont retardé les élections jusqu’en 2024 et lui permettront de se présenter à la présidentielle lors du vote final.

(avec fils de presse)



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