Le vélo, une filière en plein essor qui fait les beaux jours du Portugal, leader sur le marché européen. En 2020, le pays a produit 2,6 millions de vélos dont la quasi-totalité a été exportée. Une explosion de la demande provoquée par la pandémie et les confinements. Qu’il soit traditionnel ou électrique, le vélo « made in Portugal » se place devant l’Italie et l’Allemagne.
Le cas de l’entreprise InCycles, un des fleurons du « cluster » de la bicyclette regroupé autour de la ville d’Agueda, témoigne de la « success story » de la filière :
« L’entreprise en 2018 a facturé environ 3 millions d’euros. En 2019, elle a facturé 50 millions d’euros, donc c’était un gros changement ! En 2020 à cause du Covid, nous avons perdu beaucoup de ventes car nous n’avions pas les pièces et à cause des confinements. Nous avons réalisé environ 36-37 millions d’euros de chiffre d’affaires » soulignePhilippe Mota, responsable export pour la société Incycles.
Mais ce « boom de commandes » a provoqué « un manque de pièces très important, avec des délais de livraison qui peuvent aller jusqu’à deux ou trois ans » de la part des fournisseurs de composants, majoritairement asiatiques.
« Si on avait les pièces, on aurait fait facilement 60 ou 70 millions d’euros« , assure M. Mota en précisant que l’usine inaugurée l’an dernier pouvait assembler jusqu’à 250 000 vélos par an, mais bouclera 2021 à près de 140 000 unités.
Malgré les difficultés d’approvisionnements, les exportations pourraient encore bondir de 30 %. Le Portugal profite d’un savoir-faire historique et de tarifs douaniers imposés par l’Union européenne aux vélos importés de Chine.
Ces problèmes logistiques devraient se résorber d’ici 2023 ; la filière portugaise comptant quelque 8000 emplois directs, entend bien tirer son épingle du jeu.