Le virus varicelle-zona se propage en renforçant un mécanisme de défense immunitaire


Les cellules Jurkat adhèrent mieux aux cellules infectées par le virus VZV-gC-GFP qu’aux cellules infectées par le virus VZV-ΔgC-GFP. a) Représentation schématique de l’essai. b–d) Chaque cercle correspond à une expérience indépendante. e) Images représentatives de microscopie à fluorescence des cellules Jurkat et HaCaT dans les quatre conditions expérimentales. Crédit : Nature Communications (2024). DOI: 10.1038/s41467-024-49657-4

Le virus varicelle-zona (VZV) peut provoquer la varicelle, le zona et des complications graves. Lorsqu’une personne entre en contact avec le VZV pour la première fois, le virus pénètre dans l’organisme par les voies respiratoires, atteignant les muqueuses du nasopharynx et les tissus lymphatiques adjacents, d’où le VZV infecte les lymphocytes T.

Dans ces cellules immunitaires, le VZV se propage dans tout le corps, atteignant les cellules de la peau – provoquant la varicelle – et les neurones, où il reste latent. Si le VZV redevient actif plus tard dans la vie, il provoque le zona.

Pour se défendre contre le VZV, l’organisme produit entre autres des interférons. Cette défense n’est toutefois efficace que dans une mesure limitée. Des chercheurs dirigés par le professeur Abel Viejo-Borbolla de l’Institut de virologie de la faculté de médecine de Hanovre (MHH) ont étudié comment le virus parvient à échapper à ce mécanisme de défense.

Le résultat semble paradoxal : le virus n’affaiblit pas la réponse immunitaire, mais l’améliore spécifiquement à son avantage. Ces résultats sont publiés dans Nature Communications.

« La glycoprotéine C du VZV se lie notamment à l’interféron gamma. Cela conduit à une modulation des signaux déclenchés par cette cytokine, ce qui entraîne une production accrue de certaines protéines, par exemple la molécule d’adhésion intercellulaire 1 », explique le Dr Carina Jacobsen, première auteure de l’article.

Cette molécule favorise l’adhésion cellulaire et les lymphocytes T se lient ainsi plus facilement aux cellules cutanées infectées et davantage de virions peuvent être transférés des cellules cutanées aux cellules immunitaires. En un sens, le virus a alors réussi à monter sur le cheval de Troie pour se propager dans tout le corps.

Les résultats de la recherche constituent la base du développement de nouveaux médicaments contre ces virus et peut-être d’autres.

Plus d’information:
Carina Jacobsen et al, La modulation virale de l’interféron de type II augmente l’adhésion des cellules T et la propagation du virus, Nature Communications (2024). DOI: 10.1038/s41467-024-49657-4

Fourni par la Medizinische Hochschule Hannover

Citation:Une stratégie apparemment paradoxale : le virus varicelle-zona se propage en renforçant un mécanisme de défense immunitaire (2024, 12 juillet) récupéré le 12 juillet 2024 sur

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