Nous examinons le nombre de cartes délivrées ainsi que le nombre de personnes sommées de quitter le pays et les raisons pour lesquelles cela pourrait se produire.
Pour la deuxième année consécutive, davantage d’Américains ont reçu une première carte de séjour française que de Britanniques, selon les derniers chiffres provisoires de l’immigration pour 2023.
Les Américains étaient la cinquième nationalité la plus nombreuse en 2023, après trois pays d’Afrique du Nord et les Chinois.
Cela intervient après que les chiffres de 2022 ont placé les Américains en quatrième position, après les nationalités nord-africaines.
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Les Britanniques étaient à la 10e place en 2023, après les Indiens, selon les statistiques publiées par la Direction générale des étrangers en France du ministère de l’Intérieur.
Au total, 12 153 Américains ont reçu leur première carte de séjour en 2023, soit 1,3 % de moins qu’en 2022, contre 14 602 Chinois et 9 261 Britanniques.
Ces derniers n’avaient pas besoin de carte de séjour pour vivre en France avant 2021, année au cours de laquelle de nombreuses demandes de carte ont été déposées par des Britanniques en France, cherchant à garantir leurs droits post-Brexit. Au 31 décembre 2023, 166 314 Britanniques sont enregistrés comme titulaires d’une carte de séjour valide.
Dans l’ensemble, la catégorie la plus importante de premières émissions en 2023 concernait les étudiants (un tiers), en hausse de 6 % par rapport à 2022, pour un total de 108 375 cartes d’étudiant.
Parmi les autres bénéficiaires, ceux venant principalement pour des raisons « économiques » (travail) sont plus nombreux que ceux venant pour des raisons familiales, ces dernières étant en légère baisse par rapport à 2022.
Le nombre de cartes de séjour « visiteur », destinées notamment aux retraités et préretraités, est en hausse de 0,9% à 13.192.
Ces chiffres provisoires portent sur un total de 326 954 premières cartes de séjour délivrées au total en 2023, et sont révélateurs du nombre de personnes récemment installées en France.
Augmentation de 40% des visas délivrés
Les chiffres officiels du ministère de l’Intérieur concernant les visas (par opposition aux cartes) montrent quant à eux que 2,4 millions au total ont été délivrés en 2023, contre 1,7 million en 2022 – une augmentation de 40 %, bien que ce chiffre reste inférieur aux 3,5 millions délivrés avant la pandémie de Covid.
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La catégorie la plus importante était celle des visas de court séjour, destinés aux ressortissants qui ne bénéficient pas d’une exemption de visa de 90/180 jours pour visiter l’UE, comme les Russes, les Chinois et les Indiens.
Combien de personnes ont reçu l’ordre de partir ?
Selon les chiffres de l’organisme européen de statistiques Eurostat, parmi les 137 730 ressortissants étrangers non européens sommés de quitter la France en 2023, 130 étaient Britanniques (contre 75 en 2023 et 45 en 2021) et 90 étaient Américains (contre 95 en 2022).
Cependant, seuls 10 623 ressortissants étrangers sont répertoriés comme étant effectivement « rentrés après un ordre de quitter le pays » en 2023, dont 50 Britanniques et 20 Américains.
Les ordres de quitter le territoire français (OQTF) ne sont souvent pas appliqués, une situation critiquée par la droite et l’extrême droite.
Les motifs de délivrance d’une OQTF incluent les personnes vivant en France « sans papiers », c’est-à-dire sans visa ou carte de séjour valide, ou celles qui ne remplissent plus les conditions de leur visa/carte.
Ce dernier cas pourrait s’appliquer, par exemple, à une personne arrivée avec un visa de travail indépendant mais qui n’a pas réussi à créer une entreprise viable, ou à une personne avec un visa de salarié qui n’a plus d’emploi et a épuisé ses droits au chômage.
Cela peut également inclure ceux qui enfreignent leurs règles de résidence – comme une personne titulaire d’un visa de non-travail qui exerce un travail non déclaré – ou une personne considérée comme un danger public.
Les raisons pour lesquelles une OQTF n’est pas appliquée peuvent inclure des recours réussis contre les ordonnances, des retards administratifs ou des blocages pratiques, par exemple si le pays d’origine de la personne ne veut pas la « reprendre ».