Un pôle de distribution de supermarchés en Gironde (Nouvelle Aquitaine) a été bloqué par les vignerons le 7 mars en raison du faible prix du vin en vente.
Cette décision s'est produite alors qu'une manifestation commune d'agriculteurs français et espagnols bloquait l'autoroute A63.
Les vignerons du groupe Viti33 ont protesté contre le prix bas de 1,89 € proposé par Lidl sur les vins de Bordeaux et se sont rassemblés dès le lever du soleil devant le pôle de distribution de la chaîne, à la sortie de l'autoroute A63, près de Bordeaux.
“Ce prix, c'est notre mort en bouteille”, a déclaré Bastien Mercier, porte-parole de Viti33.
“Le négociant, et on sait qui il est, a acheté ce vin à un prix dérisoire auprès de vignerons en difficulté, apparemment à seulement 650 ou 700 euros le fût”, précise-t-il.
“Non aux prix qui nous tuent” : le collectif Viti 33 bloque la centrale d'achat de Lidl à Cestas
➡️ pic.twitter.com/Kc3ws5teJS– France Bleu Gironde (@Bleu_Gironde) 7 mars 2024
Depuis le début des protestations des agriculteurs en janvier, les viticulteurs réclament un prix minimum de 1 300 euros le baril.
Cette demande n’a pas encore été satisfaite, mais en janvier le président Macron a annoncé une aide de 80 millions d’euros pour les vignobles en difficulté.
Arracher les vignes
Le prix du vin est un sujet particulièrement sensible dans la région bordelaise, à l'heure où 10 % des vignes sont arrachées pour éviter la propagation des parasites et éliminer la surproduction.
Le groupe Viti33 a été à l'avant-garde de cette démarche visant à diminuer la production viticole du territoire dans le but d'augmenter le prix de vente.
Leur campagne a été un succès : en juin 2023, le gouvernement français et la Commission européenne ont accepté l'arrachage de 9 500 ha de vignes et l'indemnisation des vignerons à hauteur de 6 000 € par hectare.
En savoir plus: Les vignobles français sont payés pour arracher leurs vignes
Viti33 affirme que tout prix de vente inférieur à 2,50 € contribue au déclin de son industrie.
“On ne peut pas survivre avec ces prix”, estime Didier Cousiney de Viti33. « Le problème, c’est que tout le monde se renvoie la balle. Le concessionnaire dit que ce n'est pas sa faute, tout comme le supermarché. Et pendant ce temps, nous mourons de faim.
En réponse, Lidl a déclaré dans un communiqué que ses prix étaient « conformes au marché ».
« Lidl ne représente que 7 % de la distribution en grande distribution en France, nous ne pouvons pas porter la responsabilité de l'ensemble du secteur.
“Nos prix d'achat sont en ligne avec le reste du marché et ne sont en aucun cas inférieurs à ceux des autres dans ce domaine.”
L'enseigne ajoute avoir rencontré les viticulteurs du groupe Viti33 pour échanger sur leurs préoccupations.
Un blocus autoroutier international
Le même jour, des agriculteurs français se sont joints à leurs homologues espagnols pour bloquer l'A63 entre la France et l'Espagne.
« France ou Espagne, les problèmes sont les mêmes », explique un agriculteur basé à Saint-Pée-sur-Nivelle.
« On en a marre, rien ne change. Le président (de la France) a fait des promesses lors du Salon de l'agriculture mais on ne voit pas de différence.»
En savoir plus: Les barrages routiers pour les agriculteurs reviendront-ils ? Le syndicat français irrité par l'inaction
Arnaud Rousseau, président du syndicat agricole FNSEA a fait la même chose le 3 marsavertissant que la colère des agriculteurs était toujours « couvante » et que d'autres manifestations devraient être attendues dans les semaines à venir.
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