Les exigences du président français Macron pour la nomination du prochain Premier ministre


Le président n’a pas donné de date butoir mais a déclaré que le candidat devait respecter les valeurs républicaines

Le président a déclaré que les « forces républicaines » ont remporté les élections de dimanche, après la défaite de l’extrême droite

Le président français Emmanuel Macron a fait part de ses exigences pour la nomination du prochain Premier ministre du pays, dans une lettre publiée hier après-midi.

Dans la lettre, M. Macron laisse entendre qu’il faudra peut-être encore un certain temps avant que le prochain Premier ministre ne soit choisi, affirmant qu’il n’y a pas de « date limite » pour la nomination.

De plus, on ne sait pas exactement de quelle faction politique sera issu le candidat, car le président « donne (aux partis) un peu de temps pour construire » des coalitions potentielles, pour voir qui peut rassembler le plus de députés soutenant un gouvernement unique.

Le président est tenu de nommer un nouveau Premier ministre suite aux résultats des élections législatives de dimanche dernier (7 juillet), qui ont vu l’alliance de gauche Nouveau Front Populaire (NFP) remporte le plus de sièges, mais n’obtient pas la majorité aux élections. Assemblée nationale.

Selon eux, cela les place en première position pour proposer le nouveau Premier ministre et avoir la possibilité de former le prochain gouvernement.

Toutefois, un certain nombre de gouvernements minoritaires alternatifs potentiels, qui pourraient voir s’aligner des partis du centre, de droite et même de centre-gauche, pourraient être des alternatives viables, même si ceux-ci ne parvenaient pas non plus à obtenir une majorité absolue.

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« Ce que le peuple français a choisi dans les urnes – le front républicain – les forces politiques doivent le mettre en pratique par leurs actes », a déclaré le président.

Il s’agit du blocage de l’extrême droite Rassemblement national par le biais du vote tactique, utilisé par les partis de gauche et du centre lors du second tour de scrutin, dimanche (7 juillet).

M. Macron a appelé « toutes les forces politiques qui se reconnaissent dans les institutions républicaines, l’Etat de droit, le parlementarisme, l’orientation européenne et la défense de l’indépendance de la France » à discuter pour trouver un terrain d’entente et travailler ensemble au sein d’une coalition.

Il semble actuellement peu probable qu’un quelconque groupe de partis franchisse le seuil lui permettant de gouverner avec une majorité absolue des députés – au moins 289 des 577 membres de la Chambre – sans que de sérieux compromis ne soient faits.

Les commentaires du président visaient peut-être aussi le NFP, composé en partie du parti d’extrême gauche La La France insoumiseun parti que de nombreux alliés de Macron ont qualifié de trop extrémiste pour être au pouvoir et de « anti-républicain ».

Des appels ont été lancés pour que les partis les moins radicaux du NFP (les socialistes et les verts) quittent l’alliance et travaillent dans une coalition « centriste » plus large, qui inclurait le camp de Macron et, potentiellement, des députés de droite. Les Républicains faire la fête.

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M. Macron a ajouté qu’aucune alliance politique n’a « remporté » l’élection car aucune n’a réussi à obtenir la majorité des sièges, mais que « les forces républicaines » ont remporté une majorité absolue, contre les groupes extrémistes.

Ceci, combiné à la forte participation électorale, constitue « un signe de la vitalité de la République française », a-t-il ajouté.

La gauche réagit avec indignation

Les réponses à la lettre ont été critiques, le NFP étant particulièrement en colère contre le refus du président de nommer le groupe comme vainqueur de l’élection et de ne pas garantir que le Premier ministre proviendra de ses rangs.

Le chef du Parti communiste, Fabien Roussel, a déclaré que le président était « dans une forme de déni… et (doit cesser) d’éviter le résultat de l’élection ».

« Emmanuel Macron a décidé seul de cette dissolution (…) Qu’il tire maintenant les conséquences de son résultat », a déclaré la cheffe des Verts, Marine Tondelier, qui aurait intérêt à devenir le prochain Premier ministre.

Jean-Luc Mélenchon, figure de proue de l’extrême gauche, a déclaré sur X (anciennement Twitter) que le président Macron « refusait de reconnaître le résultat des urnes qui ont placé le Nouveau Front populaire en tête des voix et des sièges à l’Assemblée ».

« C’est le retour du droit de veto royal sur le suffrage universel », a-t-il ajouté.

Les partisans de l’extrême droite se sont également moqués de la lettre du président, notamment à la lumière du vote tactique qui a permis au NFP de remporter le plus grand nombre de sièges.

Marine Le Pen de la Rassemblement National a mis en doute l’intégrité de M. Macron maintenant qu’il « propose de bloquer la France Insoumise… (alors qu’)il a aidé (ses candidats) à se faire élire il y a trois jours et grâce à qui des députés centristes ont été élus ».

Le président du RN, Jordan Bardella, a reproché à M. Macron d’avoir « organisé la paralysie du pays en positionnant l’extrême gauche aux portes du pouvoir, après des arrangements indignes ».

Les membres de la droite gagnent Les Républicains Le groupe n’a pas commenté la lettre.

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