L'Assemblée nationale française a approuvé à une écrasante majorité un projet de loi historique qui consacrerait le droit des femmes à l'avortement comme une « liberté garantie » dans la Constitution.
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Cette mesure est devenue une priorité pour le président Emmanuel Macron suite au recul du droit à l’avortement aux États-Unis en 2022.
Le projet de loi a été adopté par 493 voix contre 30, avec la quasi-totalité des membres de la coalition centriste minoritaire de Macron et des partis d'opposition de gauche en faveur.
“Ce soir, l'Assemblée nationale et le gouvernement n'ont pas manqué leur rendez-vous avec l'histoire des femmes”, a déclaré le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti.
Le Premier ministre Gabriel Attal a salué le vote comme « une grande victoire pour les droits des femmes », tandis que la ministre de l'Égalité des genres, Aurore Bergé, a déclaré que la France était en train d'écrire l'histoire.
« Nous avons le devoir d’aller de l’avant. Pour nos mères qui se sont battues. Pour nos filles, pour qu’elles n’aient plus jamais à se battre », a écrit Bergé sur X.
Longue route
L'avortement en France a été dépénalisé par une loi de 1975, mais rien dans la constitution ne garantirait le droit à l'avortement.
Malgré l'adoption du projet de loi par la chambre basse, il n'est pas encore garanti qu'il devienne une loi. Il doit maintenant passer au Sénat – où il se heurte à la résistance des républicains conservateurs et du Rassemblement national d’extrême droite.
Le président du Sénat, Gérard Lacher, a récemment exprimé son opposition à la législation, estimant que l'avortement n'était “pas menacé” en France et que la constitutionnalisation n'était donc pas nécessaire.
Le gouvernement a choisi le terme « liberté garantie » pour faire le lien entre la chambre basse, qui avait voté plus tôt en faveur du « droit » à l’avortement, et le Sénat, qui n’a jusqu’à présent approuvé que la « liberté » de l’avortement.
S'il est approuvé par la chambre haute, un organe spécial composé des deux chambres du parlement se réunira à nouveau pour son adoption. Pour que cela se produise, le projet de loi doit obtenir une majorité des trois cinquièmes.
Les modifications de la Constitution française nécessitent soit un référendum, soit l'approbation des trois cinquièmes d'un vote combiné des deux chambres du Parlement.
Cela est attendu à temps pour la Journée internationale de la femme, le 8 mars 2024.
Cette décision ferait de la France le premier pays au monde à inclure le droit à l’avortement dans sa constitution.
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