Le Premier ministre envisage plusieurs options pour réunir les milliards nécessaires pour combler le déficit du pays
Le nouveau Premier ministre Michel Barnier a confirmé son intention d’augmenter les impôts des plus riches de France, plusieurs scénarios étant actuellement envisagés.
M. Barner l’a annoncé lors de son discours à l’Assemblée nationale le 1er octobre, ajoutant que « redresser les finances publiques ne serait pas indolore ».
“Épée de Damoclès”
Il a qualifié la dette du pays de 3 228 milliards d’euros et le déficit public de 6 % de « véritable épée de Damoclès » et s’est engagé à réduire le déficit à 5 % en 2025, en grande partie grâce à des coupes dans les dépenses. Les réductions des dépenses représenteront une économie de 40 milliards d’euros sur les 60 milliards nécessaires, a-t-il déclaré.
Mais il estime que cet effort devra être “partagé”, notamment par “les grandes et très grandes entreprises qui font des profits substantiels”, et par “les Français les plus riches”, qui contribueront à trouver les 20 milliards d’euros restants de coupes. dit-il.
M. Barnier a déjà déclaré qu’il « ne toucherait pas » aux impôts des classes moyennes et des salariés moyens.
Le Premier ministre devrait rencontrer les députés le 9 octobre. C’est également la date à laquelle sera présenté le nouveau budget pour 2025, au cours de laquelle il devrait finaliser les détails des nouveaux projets fiscaux.
Voici quelques options possibles pour augmenter la fiscalité :
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Geler les tranches supérieures du barème de l’impôt sur le revenu, ce qui augmenterait l’impôt sur le revenu payable par les foyers fiscaux les plus riches
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Créer un « impôt net » pour introduire un impôt minimum sur le revenu de 25 %, ce qui permettrait d’éliminer les pratiques d’exonération fiscale (qui signifient actuellement que certaines personnes riches parviennent à éviter de payer une partie de l’impôt)
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Augmentation significative de la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus (CEHR).
Qu’est-ce que le CEHR et qui le paie ?
Depuis 2012, la contribution CEHR a été ajoutée à l’impôt sur le revenu pour les contribuables les plus riches.
Cela revient à :
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3 % pour les célibataires dont le revenu imposable dépasse 250 000 €, ou 500 000 € pour un couple marié ou pacsé.
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4% pour les revenus supérieurs à 500 000 € (1 million d’euros pour un couple).
Le CEHR rapporte environ 1,5 milliard d’euros à l’État. Les tarifs pourraient être triplés dans le cadre du budget 2025.
« Une fiscalité déjà élevée »
Pourtant, les experts suggèrent que cela semble peu probable.
Si le taux était triplé jusqu’à un maximum de 12% – contre 4% aujourd’hui – “le taux d’imposition pourrait atteindre 74,2% pour les revenus fonciers par exemple, composé de 45% d’impôt sur le revenu, 12% de CEHR et 17,2% de cotisations sociales”, a déclaré l’avocate fiscaliste Patricia Jolicard à Capital.
C’est 8% de plus que le taux actuel de 66,2%, déjà élevé, a déclaré Lukasz Stankiewicz, directeur du Centre d’études et de recherches financières et fiscales de l’Université Jean Moulin Lyon 3.
Il cite la recommandation du Conseil d’État de 2013 selon laquelle le taux marginal cumulé d’imposition des revenus ne doit pas dépasser 66,66 %.